La situation est critique. Pratiquement tous les jours, économistes et traders suivent de près la hausse des réserves de pétrole à travers le monde, le regard tourné notamment vers Cushing aux USA, principal hub logistique de l'industrie pétrolière et l'un des plus grands réservoirs de stockage de pétrole.
Les produits transformés sont également en saturation. Comme 2015 fut aussi une année de records des quantités de stockage, on devine facilement que les États-Unis sont sérieusement préoccupés par la question.
Ailleurs, la situation n'est pas plus simple. Même s'il n'existe nulle part ailleurs qu'aux USA des statistiques opérationnelles sur les réserves de stockage disponibles, la tendance est flagrante. Selon l'EIA, en janvier 2016 (les données les plus récentes), les réserves pétrolières des pays de l'Organisation de Coopération et de Développement Économiques (OCDE), les 34 pays les plus développés, s'élevaient à 4,6 milliards de barils (contre 4,3 milliards un an plus tôt). C'est un record depuis le début des observations en mars 1984 (3,3 milliards).
Dans ces conditions, les acteurs du marché pétrolier ont été contraints de mener une politique assez curieuse: ils ont commencé à acheter du pétrole sur des contrats à court terme, à le stocker, puis à le revendre sur des contrats à long terme. D'où l'augmentation vertigineuse des stocks et le remplissage des réserves pétrolières à travers le monde.