La Chambre des représentants des Etats-Unis, où les républicains sont majoritaires, a voté en faveur d'un projet de loi qui bloque l'achat d'eau lourde à l'Iran, rapportent les agences internationales.
Selon le président de la commission des Affaires étrangères de la Chambre, Ed Royce, cette mesure est susceptible de retenir la production d'eau lourde en Iran. La Maison Blanche a toutefois déclaré lundi que si ce document était approuvé, l'administration ne manquerait pas de le bloquer.
On a appris en amont que le ministère de l'Energie des Etats-Unis avait signé un accord d'achat de 32 tonnes d'eau lourde à l'Iran pour répondre aux besoins de l'industrie et de la recherche nucléaires américaines. Ledit contrat était évalué à 8,6 millions de dollars.
Mardi, le vice-ministre iranien des Affaires étrangères Abbas Araqtchi a annoncé pour sa part que l'Iran avait vendu aux Etats-Unis 32 tonnes d'eau lourde et en avait reçu l'argent. Quoi qu'il en soit, le montant de cette transaction n'a pas été précisé.
L'eau lourde n'est pas radioactive et sa production en Iran ne présente pas de danger pour la sécurité. Aussi, Téhéran peut-il en produire. Pourtant, en application de l'accord sur le nucléaire iranien, l'Iran doit en vendre le surplus, ne pouvant pas avoir sur son territoire plus de 130 tonnes d'eau lourde.
Le compromis négocié pendant dix-huit mois par l'Iran avec le groupe dit P5+1 (Etats-Unis, Russie, Chine, France, Royaume-Uni et Allemagne) prévoit d'encadrer et de surveiller les activités nucléaires iraniennes en échange d'une levée progressive des sanctions imposées à Téhéran.
L'achat d'eau lourde à l'Iran est présenté par les Etats-Unis comme entrant dans le cadre de cet accord historique signé à Vienne le 14 juillet 2015 et entré en vigueur le 16 janvier dernier entre les grandes puissances et l'Iran et prévoyant le contrôle du programme nucléaire iranien.
Quant à l'Iran, il souligne à maintes reprises avoir respecté les limites d'uranium faiblement enrichi et d'eau lourde fixées dans le cadre de l'accord sur son programme nucléaire.