Il n'empêche que ce "groupe de l'opposition modérée" (terme employé par Washington, principal "gendarme de la démocratie") revendique des attentats qui ont fait et continuent de faire des dizaines de victimes parmi les civils.
Or, c'est bien "Ahrar al-Sham" qui a revendiqué les attaques perpétrées dans les villes syriennes de Tartus et Jableh le lundi, 23 mai. Le bilan établi de cette triste journée à Jableh fait état de 45 morts. Trois explosions ont retenti près de la gare routière, et le quatrième engin explosif a été actionné par un kamikaze ayant pénétré dans une salle d'urgence.
A Tartus, on fait état de 20 morts. Le scénario est presque similaire: quatre explosions dont deux de voitures piégées et deux attentats-suicides.
Apparemment, les attaques en question ont été perpétrées en réponse aux actions des forces gouvernementales qui avaient percé la veille le siège islamiste dans la province de Hama, éliminant plus d'une centaine de membres d'"Ahrar al-Sham" et du "Front al-Nosra".
Pourtant, selon le porte-parole du Département d'État américain John Kirby, les États-Unis ne reconnaîtront pas les groupes "Jaysh al-Islam" et "Ahrar al-Sham" comme terroristes. D'après le Département d'État, cette question n'est même pas à l'étude des autorités américaines.
"Ahrar al-Sham" fait partie des groupes qui devraient selon Moscou être inscrits dans la liste de groupes reconnus comme terroristes par l'Onu. Avancée par la Russie, l'initiative a été d'ailleurs déclinée par quatre pays, à savoir les Etats-Unis, la France, le Royaume-Unis et l'Ukraine.
N'est-ce pas justement ainsi que le crime devient impuni?