Selon Metronews, tout a commencé par les grenouilles dans la mare des époux Pecheras, habitants de Grignols en Dordogne. Les grenouilles coassaient à la période des amours, ce qui dérangeait fort les voisins. Selon ces derniers, les vociférations amoureuses atteindraient environ 63 décibels (soit dit en passant, une conversation bruyante à une distance d'un mètre en produit 65).
La sentence a surpris à tel point qu'une pétition en soutien des Pecheras a été mise en ligne et cumule déjà près de 90.000 signatures. Des associations environnementales se sont en outre penchées sur le dossier, plus particulièrement l'association de protection du patrimoine Cistude nature. Cette dernière a trouvé parmi les batraciens menacés de la mare des Pecheras cinq espèces protégées, dont deux au niveau européen.
Selon le directeur de cette association, Christophe Coîc, les époux Pecheras doivent résoudre un dilemme kafkaïen: "Soit ils comblent la mare, et sont accusés de destruction d'espèces protégées, soit ils ne comblent pas, et ont à payer une astreinte de 150 euros par jour".
"Généralement, les nouveaux arrivants dans le voisinage se calment assez vite. Mais certains partent au tribunal. Dans le cas des époux Pecheras, c'est allé très, très loin", reconnaît-il.
D'autant plus que ce type de problème va croissant: les villes s'étendent de plus en plus et l'on retrouve dans les villages davantage d'habitants rurbains qui aiment la campagne, mais sans ses inconvénients.
"Les citadins aiment la vie sauvage. Mais sans le coq qui chante le matin, l'âne qui braie ou les chiens qui aboient quand passe un promeneur, sans les odeurs de la ferme d'à côté", constate M.Coïc.
"Mais les animaux sauvages, par définition, vont et viennent. On ne peut pas empêcher un papillon de voler", conclut-il.