Si l'on met de côté les sous-marins, auxquels les réacteurs nucléaires ont apporté des capacités tactiques et opérationnelles complètement nouvelles, le premier navire à propulsion nucléaire était civil — et russe: en 1959, Moscou mettait à l'eau le brise-glace soviétique Lénine. Les Américains ont fait de même en 1964 avec le navire de commerce Savannah, et l'Allemagne la même année avec Otto Hahn. Les Japonais ont mis 25 ans à construire le Mutsu, mis en service en 1990 mais retiré en 1995 sans jamais avoir été utilisé à des fins commerciales. A la même époque (en 1988), l'URSS finissait de construire en Crimée le cargo brise-glace Sevmorput.
Le développement des navires de guerre à propulsion nucléaire a commencé des deux côtés de l'océan pratiquement en même temps, autour de 1955-1956.
La classification des navires lance-missiles dans les termes du début du XXe siècle avait peu de sens. Au final, les unités construites en tant que frégates ou destroyers se transformaient tout de même en croiseurs. Le trio formait ce qu'on appelle l'unité Task Force 1, qui a fait le tour du monde en 1964.
Il a permis de livrer à la flotte quatre navires entre 1980 et 1998, dont l'exploitation a été confrontée à plusieurs problèmes, notamment le manque de préparation du système de stationnement qui réduisait leur ressource. Aujourd'hui, seul le Pierre le Grand est opérationnel. L'Amiral Nakhimov est en cours de modernisation, le vaisseau amiral Kirov (aujourd'hui Amiral Ouchakov) n'a pas été en mer depuis 1992 à cause de son état accidenté et se prépare au recyclage, tandis que le sort de l'Amiral Lazarev reste en suspens.