Russophone et russophile, il a été formé en Russie, plus précisément à Moscou et Kazan où il a respectivement décroché les diplômes de Baccalauréat en Sciences Agricoles et Docteur-Vétérinaire, et le diplôme de Doctorat en Sciences Vétérinaires (PhD). Avant sa nomination au poste de Deuxième Vice-Président, il a siégé à l'Assemblée Nationale du Burundi comme député élu et a été ministre de l'Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique du Burundi. Depuis juillet 2004, il fait partie du corps enseignant de l'Université du Burundi (Faculté d'Agronomie et de Bio-Ingénierie) et a dirigé l'Institut Supérieur d'Agriculture (ISA) en qualité de doyen entre 2006 et 2010, avant d'être élu comme député.
Sputnik : Vous venez d'assister au Forum Economique International de Saint-Pétersbourg. Vos impressions?
Et puis, à voir les milliers de décideurs, de chefs d'entreprises et d'opérateurs économiques venus de tous les horizons, qui étaient à St. Petersburg, l'engouement avec lequel ils participaient aux débats, c'était une grande réussite! On a constaté que le monde a finalement compris qu'il est contre-productif d'imposer injustement des sanctions « à des pays et des travailleurs qui veulent réellement travailler ».
Sputnik: La Russie et le Burundi connaissent un rapprochement important à l'heure actuelle et ce dans différents domaines de partenariat. Avez-vous eu l'occasion de renforcer ces liens durant le forum de Saint-Pétersbourg?
Quelques résultats concrets ont même été obtenus. Le Gouverneur de la Banque de la République du Burundi (BRB) et le Vice-Président de Gazprom Bank ont signé un Mémorandum d'Entente pour l'ouverture d'un compte de la BRB dans cette banque, en vue de faciliter les investissements directs étrangers de la Fédération de Russie au Burundi. Les Directeurs Généraux de l'Office du Thé du Burundi (OTB) et de l'Agence de Régulation de la Filière Café (ARFIC) ont eu un contact très important avec un milliardaire russe qui s'est volontairement engagé à créer un espace de promotion du café et du thé burundais à Moscou, et contribuer à la promotion de la culture et du tourisme au Burundi.
Voilà brièvement le bilan de la participation du Burundi au 20ème SPIEF.
Sputnik: Lorsque la Russie avait, avec la Chine, soutenu au niveau du Conseil de sécurité de l'ONU le Burundi dans la défense de sa souveraineté face aux visées occidentales, était-ce une surprise pour vous? Connaissant le fait que jusqu'à maintenant nos relations bilatérales étaient en dessous des potentialités.
Sputnik: Quelles sont aujourd'hui les attentes du peuple burundais vis-à-vis de la Russie? Comment est perçu notre pays et sa politique depuis Bujumbura?
Alors, maintenant que le Burundi vient d'écrire une nouvelle page de son histoire et redorer son image diplomatique sur la scène internationale, l'heure du succès socioéconomique est arrivée. Encore une fois, le peuple burundais compte beaucoup sur l'appui de ses vrais partenaires dont la Russie. Le Burundi présente plusieurs potentialités, plusieurs domaines qui peuvent intéresser les investisseurs et les investissements russes. Et d'ailleurs, les secteurs comme les TIC, l'Energie, l'Industrie, la Biotechnologie ont été évoqués à St. Petersburg et sont presque vierges dans notre pays.
Dr. Joseph Butore: Effectivement, le rapprochement économique entre la Russie et l'Afrique qui est entrain de connaitre un autre rythme d'accélération nécessite un mécanisme conjoint qui permettrait de bien coordonner les différentes actions. Souvenons-nous d'ailleurs que les Représentants des pays africains présents au 20ème SPIEF ont déjà émis cette proposition, faisant référence aux fora Chine-Afrique, Inde-Afrique, Turquie-Afrique, etc. Mais en attendant que ce souhait devienne une réalité, le Burundi est déjà déterminé à mettre en place un cadre approprié pour accompagner, mieux suivre et évaluer les projets de coopération économique, secteur public comme secteur privé, entre le Burundi et la Fédération de Russie.
Sputnik: Selon vous le monde multipolaire s'imposera-t-il au final? Et quelle serait alors la place de l'Afrique dans ce monde multipolaire?
Concernant l'Afrique, c'est un continent avec une croissance économique très encourageante pour ceux qui la considèrent comme une étoile montante, et inquiétante pour ceux qui aimeraient la maintenir dans la mendicité. Hier, on parlait de l'Afrique du Sud, du Nigéria, etc.; aujourd'hui, allez voir comment d'autres pays comme l'Angola, le Kenya, la Tanzanie, etc. décollent; pourquoi pas le Burundi demain?! Bref, c'est pour vous dire que la place de l'Afrique dans ce monde multipolaire est prometteuse. Bien sûr, à condition qu'on soit unis et qu'on travaille beaucoup sur ses propres projets intégrateurs.
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