Sanctions? Des Italiens n'attendent pas leur levée et déplacent leur business en Russie

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Amedeo Cigersa - Sputnik Afrique
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Amedeo Cigersa vit en Russie depuis presque 12 ans. Il a été parmi les premiers Italiens à implanter son affaire en Russie, et plusieurs autres ont suivi cet exemple après l'imposition des sanctions antirusses. Dans ce pays, il se sent à l'aise et a même appris comment faire face à la neige...
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Amedeo est originaire de la ville de l'amour, Vérone. D'abord, il a servi dans la marine italienne, puis a fait des études à la faculté de lettres pour se retrouver enfin dans une usine de bois en République des Komis, dans le nord de la Russie. Aujourd'hui, Amedeo s'est installé dans la capitale russe et cherche à obtenir le permis de séjour.

"Moi, je suis philologue, j'ai étudié le russe et l'anglais à l'université. En 1995, quand je suis entré à l'université, nos entreprises se lançaient en Russie et j'ai vu cette occasion et ai commencé à apprendre la langue", raconte-t-il.

Les Russes lui ont appris à se débrouiller avec la neige

Ses efforts ont payé. En 2005, il a été invité à travailler dans une entreprise italienne en République des Komis.

"Ma première impression a été la neige, beaucoup de neige. C'était l'automne, mais il gelait déjà. Maintenant ça ne me dérange pas, les Russes m'ont appris que je n'avais pas besoin de souffrir du froid, à porter des vêtements chauds tout simplement", sourit-il.

© Sputnik . Vitaliy BelousovAmedeo Cigersa, entrepreneur et enseignant italien en Russie
Amedeo Cigersa, entrepreneur et enseignant italien en Russie - Sputnik Afrique
Amedeo Cigersa, entrepreneur et enseignant italien en Russie

Amedeo a vécu en République des Komis pendant deux ans, puis a déménagé, à cause de son travail, à Tver (200km au nord-ouest de Moscou), à Kalouga (200km au sud-ouest de Moscou) et finalement dans la capitale russe. Il a ouvert sa propre entreprise, aidant à développer divers business, et ses clients sont essentiellement des Italiens qui souhaitent travailler en Russie.

En contournant les sanctions

Certes, l'imposition des sanctions a été un coup dur pour le commerce entre les deux pays. Bien des sociétés en Italie espèrent toujours construire avec la Russie mais n'ont pas cette possibilité.

"Nos entrepreneurs voient les sanctions négativement bien sûr. Ils perdent un tas d'argent", explique Amedeo. Cependant, le marché russe se développe et ne cesse d'attirer l'intérêt de l'Italie. Les affaires souffrent, mais le tourisme aussi, poursuit-il. Ses amis italiens se plaignent de la baisse considérable du tourisme russe en Italie.

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Pourtant, certains entrepreneurs italiens ont décidé de ne pas attendre jusqu'à ce que les sanctions soient levées et ont tout simplement déplacé leur business sur le territoire russe. Quel bon sens!

"Nos entrepreneurs font ici les mêmes produits, de la mozzarella par exemple, des produits laitiers. Oui, le lait russe peut être différent, ainsi que le foin et l'air, qui curieusement influence aussi le goût du produit, mais on peut tout de même produire de la mozzarella ici comme en Italie. Ce qui importe, ce sont les technologies et les savoir-faire qui peuvent bien le faire", précise Amedeo.

La Russie reste toujours un mystère pour l'Europe

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Amedeo est parvenu à pénétrer la mentalité et la culture russe en 12 ans sur son sol. Il s'est vu tomber amoureux de la cuisine nationale russe et a même appris à cuisiner certains plats.

"Je ne fais pas partie des Italiens qui viennent en Russie avec une valise remplie de pâtes. Je trouve de temps en temps des posts de mes concitoyens sur Facebook demandant où peut-on retrouver une bonne pizza en Russie. Mais allez dans un restaurant géorgien ou ouzbek, ou encore là où on cuisine des plats russes. C'est la culture d'un autre peuple!".

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Amedeo est plus qu'ouvert aux autres cultures. Outre son activité principale, il enseigne l'italien dans l'école Elision Lingua Studio et dans la faculté internationale de l'Université national russe de recherche médicale. Sa famille vit en Italie et il invite souvent son frère à venir en Russie, mais il refuse.

"Mon frère croit qu'en Russie il fait toujours froid, que les ours traînent dans la rue, tout est gris partout: le ciel, les immeubles… Et qu'importe combien de photos de la place Rouge et des parcs je ne lui envoie, il refuse toujours", soupire Amedeo.

Est-ce qu'il y a un petit espoir que les stéréotypes sur la Russie soient oubliés un jour? Il hausse les épaules. La Russie reste toujours un mystère pour l'Europe.

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Amedeo Cigersa
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