"Je pense que compte tenu de ce qui s'est passé, le président va tenter de mener les deux en même temps", a dit le chef de la diplomatie américaine. "Il sait comment mener plusieurs tâches à la fois", a-t-il ajouté lors d'une conférence à Aspen.
Son porte-parole, John Kirby, a précisé par la suite que Kerry n'annonçait pas un plan de négociations séparées entre le Partenariat transatlantique sur le commerce et l'investissement (TTIP) d'une part, et un accord bilatéral avec Londres de l'autre.
"Le secrétaire (Kerry) n'a pas suggéré une intention de l'administration de négocier simultanément des accords commerciaux avec le Royaume-Uni et avec l'UE, il a simplement indiqué clairement que nous allons travailler avec le Royaume-Uni et l'UE pour mieux comprendre les conséquences du référendum de jeudi sur le TTIP", a-t-il détaillé dans une déclaration envoyée par courrier électronique.
Le président démocrate, qui avait alors passé trois jours à Londres pour inciter les Britanniques à ne pas quitter l'UE, avait aussi indiqué que le Royaume-Uni pourrait se retrouver "en queue de peloton" pour conclure un accord commercial avec les Etats-Unis en cas de Brexit.
Obama espère conclure les discussions sur le grand marché transatlantique avant la fin de son mandat, en janvier prochain.
L'UE mène des négociations sur le Traité TTIP depuis juillet 2013. Il s'agit de créer la plus grande zone de libre-échange au monde, qui régira les transactions d'un marché de plus de 820 millions d'habitants. Outre les Etats-Unis et l'UE, le projet doit comprendre le Canada, le Mexique, la Suisse, le Liechtenstein, la Norvège et l'Islande ainsi que les pays candidats à l'adhésion à l'UE.
Le scandale d'espionnage a quelque peu ébranlé la confiance entre Washington et Bruxelles. La publication des documents de Wikileaks a prouvé que les services secrets des Etats-Unis avaient espionné les pays de l'Union européenne dont l'Allemagne, la France et l'Espagne
"Suite à la divulgation par Greenpeace de documents secrets sur le TTIP, les citoyens ont compris ce que cet accord signifiait en réalité: que le TTIP détruirait l'agriculture européenne, qu'il donnerait le feu vert aux plantes génétiquement modifiés en Europe, ce qui est mauvais pour la santé publique, que les sociétés internationales américaines domineraient en Europe, ce qui conduirait à la fermeture de petites entreprises européennes, que le TTIP allait à l'encontre des droits du travail des citoyens, qu'il présentait une menace pour l'environnement, que les compagnies transnationales pouvaient traduire les pays-membres de l'UE en justice et obtenir réparation", a indiqué Notis Marias, député indépendant grec au sein du Parlement européen.