Résidente étrangère à Tokyo, Catherine Fisher, Australienne d’origine, a pris la décision fathidique d'aller voir son compagnon à Okinawa en 2002, non loin de la base militaire des USA. C'est là qu'elle a été violée par le militaire américain. Aujourd'hui, elle publie un livre qui s'intitule "Je suis Catherine Jane", dans lequel elle révèle l'histoire de son combat, qui dure depuis 12 ans, contre les militaires de l'armée US et les autorités japonaises.
Dans un entretien accordé à Sputnik, Mme Fisher déclare qu'elle avait été traitée comme une criminelle par la police japonaise lorsqu'elle s'est adressée à eux:
"Quand vous êtes victime d'un viol, vous avez envie de trouver votre sauveur, votre héros, et donc la première chose que vous faites est que vous vous adressez à la police. C'est ce que j'ai fait aussi et ce fut ma première erreur", confie-t-elle. "J'ai dû tout simplement aller chercher ma famille et chercher de l'aide moi-même, ou au moins à l'Ambassade. Au lieu de ça, je suis me suis adressée à la police, où ils m'ont traitée comme une criminelle".
D'après Mme Fisher, les policiers japonais l'ont retenue et ne l'ont pas autorisée à avoir accès à de l'aide médicale: elle est restée au commissariat de police et y a passé la nuit.
La police japonaise non seulement n'avait pas les moyens de réaliser des examens après le viol (les puces à ADN), ce qui, selon Catherine Fisher, fut son plus gros problème, mais les policiers l'ont même traitée comme des barbares, la renvoyant chez elle sans même lui fournir de sous-vêtements. La jeune femme a donc décidé de mener sa propre enquête:
"Il m'a fallu chercher le violeur moi-même, ce qui m'a pris 10 ans. Quand je l'ai retrouvé, il était en prison pour un autre crime", poursuit l'auteur du livre "Je suis Catherine Jane".
Elle s'est ensuite adressée de nouveau à la police japonaise, ce qui paraît complètement logique dans ce cas. Mais les policiers sont restés de marbre face à son appel et pour une raison bien simple:
"D'après l'accord sur le statut des forces armées, les militaires des USA ne sont pas obligés de respecter les lois du Japon, bien qu'on les encourage à le faire. Je pense qu'il est temps de changer les accords sur le statut des forces armées qui, bien évidemment, ne protègent pas les victimes de viol, ni leurs parents, qui ont été tués. Nous étions traités comme des criminels alors qu'ils devaient nous traiter comme des victimes".
Aujourd'hui, Catherine Fisher est en train de préparer une exposition présentant une paire de chaussures japonaises avec une petite affiche sur laquelle il y aura la note suivante: en 1945 cet homme a essayé de protéger sa femme d'un viol et a été tué par les militaires américains. L'organisatrice de l'exposition en est certaine: lorsque les gens verront cette présentation de tous les crimes réunis dans une seule pièce, ils se rendront compte de ce que ressentent les citoyens d'Okinawa. De nature compatissante, ils ne se contentent que de prier les militaires américains de les laisser en paix et de quitter ce territoire.
Auparavant, le Commandement des forces armées américaines basées sur l'île japonaise d'Okinawa avait interdit à ses marins de consommer de l'alcool en dehors du territoire des bases militaires. Le couvre-feu a été également imposé à tous les militaires et civils des bases.
Kenneth Franklin Shinzato, 32 ans, ex-soldat et désormais employé de la base aérienne de Kaneda, a été arrêté par la police japonaise qui le soupçonne d'avoir déposé au bord d'une route le corps sans vie d'une Japonaise de 20 ans, Rina Shimabukuro, portée disparue depuis fin avril.
Le 4 juin, une militaire américaine de 21 ans a provoqué un accident de la route. Ivre, elle est passée sur la voie inverse et a endommagé deux véhicules, faisant deux blessés.