France: manifestation syndicale interdite, une première depuis des décennies

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Le gouvernement a mis sa menace à exécution: la manifestation parisienne prévue jeudi par les opposants à la loi travail a été interdite, une mesure exceptionnelle qui a aussitôt provoqué un tollé dans le monde syndical.

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Après deux jours de tractations avec les syndicats, le préfet de police de Paris a finalement annoncé mercredi matin l'interdiction du défilé.

Les "représentants des syndicats refusant catégoriquement la tenue d'un rassemblement statique et formulant ensuite des propositions alternatives d'itinéraires" qui n'ont pu faire l'objet d'un consensus, le préfet de police "considère qu'il n'a pas d'autre choix que d'interdire la tenue de la manifestation", a indiqué la préfecture de police dans un communiqué.

Depuis "1958, on n'a pas eu d'interdiction de manifestation pour une confédération syndicale (…). Si c'était le cas, la France rejoindrait le peloton de certains pays qu'on ne peut pas qualifier de démocratie", avait souligné Jean-Claude Mailly, un peu plus tôt, en fustigeant sur RMC "un Premier ministre enferré dans son autoritarisme".

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"Les syndicats sont beaucoup plus souples que ne l'est le Premier ministre. Puisque nous, nous faisons des contre-propositions sur le texte et sur les manifestants", avait estimé le patron de FO en rappelant que les sept syndicats contestataires (CGT, FO, FSU, Solidaires, Unef, UNL et Fidl) avaient proposé "deux autres trajets, plus sécurisés, plus courts" pour manifester jeudi.

"Je considère, et je pèse vraiment mes mots, que c'est une faute historique", a réagi le député socialiste Christian Paul, chef de file des "frondeurs".

Dès mardi, plusieurs députés socialistes s'étaient inquiété qu'un gouvernement de gauche puisse interdire une manifestation. L'interdiction ferait de la CGT "le bouc émissaire et la victime de la gauche au pouvoir" et serait "mortifère pour l'histoire et notre culture de gauche", avait mis en garde le député Pascal Terrasse.

Marine Le Pen, la présidente du Front national, a dénoncé sur son compte Twitter une "atteinte grave à la démocratie".

François Fillon, candidat (Les Républicains) à la primaire pour 2017, s'est "félicité" mardi auprès de l'AFP de l'interdiction de la manifestation des syndicats contre la loi Travail, affirmant que "la raison l'a emporté".
"J'avais demandé son interdiction depuis plusieurs jours pour des raisons de sécurité. La raison l'a emporté et je m'en félicite", a affirmé l'ex-Premier ministre.
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