Les "représentants des syndicats refusant catégoriquement la tenue d'un rassemblement statique et formulant ensuite des propositions alternatives d'itinéraires" qui n'ont pu faire l'objet d'un consensus, le préfet de police "considère qu'il n'a pas d'autre choix que d'interdire la tenue de la manifestation", a indiqué la préfecture de police dans un communiqué.
Depuis "1958, on n'a pas eu d'interdiction de manifestation pour une confédération syndicale (…). Si c'était le cas, la France rejoindrait le peloton de certains pays qu'on ne peut pas qualifier de démocratie", avait souligné Jean-Claude Mailly, un peu plus tôt, en fustigeant sur RMC "un Premier ministre enferré dans son autoritarisme".
"Je considère, et je pèse vraiment mes mots, que c'est une faute historique", a réagi le député socialiste Christian Paul, chef de file des "frondeurs".
Dès mardi, plusieurs députés socialistes s'étaient inquiété qu'un gouvernement de gauche puisse interdire une manifestation. L'interdiction ferait de la CGT "le bouc émissaire et la victime de la gauche au pouvoir" et serait "mortifère pour l'histoire et notre culture de gauche", avait mis en garde le député Pascal Terrasse.
Marine Le Pen, la présidente du Front national, a dénoncé sur son compte Twitter une "atteinte grave à la démocratie".
L'interdiction des manifestations contre la #LoiTravail est une démission face aux casseurs et une atteinte grave à la démocratie. MLP
— Marine Le Pen (@MLP_officiel) 22 июня 2016 г.