L'économiste en chef de la banque Renaissance Capital Charles Robertson a constaté jeudi dans un entretien à Associated Press que les chefs de grandes entreprises occidentales, par leur participation au Forum économique de Saint-Pétersbourg, ont démontré la primauté de leurs intérêts économiques sur les considérations politiques.
"Il y a deux ans, la pression politique a été exercée sur les entreprises afin de les dissuader d'aller en Russie (au forum de Saint-Pétersbourg) au détriment de leurs intérêts", signale l'expert.
"A mon avis tout a changé depuis. L'économie n'est plus en chute libre, ce qui est vraiment important", a-t-il ajouté.
"Les entreprises ne sont pas disposées à sacrifier leurs projets s'étalant à une perspective de 10, 20, voire 30 années, pour des problèmes politiques qui se résorbent dans l'espace d'un an ou deux", résume Charles Robertson.
Comme annoncé, cette année l'administration des Etats-Unis a tenté de forcer la main des hommes d'affaires américains et de les convaincre de ne pas se rendre au forum de Saint-Pétersbourg.
"Nous avons exposé notre politique à l'égard de la Russie au business américain sous des formes différentes. En fin de compte, c'est aux dirigeants de chaque société qu'il revient de prendre la décision", a déclaré le porte-parole du département d'Etat John Kirby lors de son point presse de mercredi, commentant l'intention du PDG d'ExxonMobil Rex Tillerson de participer au forum.
Le Forum économique international de Saint-Pétersbourg est la plus importante conférence économique annuelle en Russie. Depuis 1997 il réunit des chefs d'Etat, des ministres des Finances, des chefs d'entreprises russes et étrangers, ainsi que des financiers et des chercheurs pour discuter des problèmes économiques se posant à la Russie et aux marchés des pays en développement. Le président russe participe aux travaux du forum depuis 2005.