"Nous ne faisons jamais de vaines menaces. Ce n'était pas une vaine menace. Ce n'était même pas une menace", a déclaré le porte-parole du département. Selon lui, le chef de la diplomatie américaine a "simplement exprimé sa déception concernant le fait que les Russes n'utilisaient pas leur influence comme ils peuvent le faire et comme ils l'ont déjà fait dans le passé afin d'obtenir le résultat souhaité".
Cependant, il est vraiment difficile, voire impossible, de considérer la phrase du secrétaire d'Etat "la Russie devait comprendre que notre patience a des limites, étant effectivement très dépendante du fait de savoir si Assad sera traduit en justice ou pas" comme l'expression d'une déception. Le ton quelque peu agressif de telles déclarations est difficile à justifier.
Selon M.Kirby, Washington espère que Moscou "utilisera son influence de façon constructive afin d'aider à garantir que le régime (de Bachar el-Assad, ndlr) respecte pleinement le cessez-le-feu dans toutes les parties du pays (Syrie, ndlr)". De plus, les Etats-Unis espèrent que la Russie facilitera davantage la livraison de l'aide humanitaire dans les régions syriennes qui en ont besoin et contribuera à replacer les négociations politiques en Syrie sur la voie du succès. Comme si la Russie ne livrait pas de l'aide en Syrie par elle-même et comme si Moscou ne jouait pas déjà un rôle crucial dans le dialogue intersyrien…
De son côté, Moscou a à plusieurs reprises affirmé que le peuple syrien était le seul à pouvoir décider du sort de Bachar el-Assad et du gouvernement syrien.
La Russie et les États-Unis ont convenu d'un cessez-le-feu en Syrie à compter du 27 février. Les frappes contre Daech, le Front al-Nosra et d'autres groupes reconnus comme terroristes par le Conseil de sécurité de l'Onu se poursuivent néanmoins.
La Syrie est le théâtre d'un conflit armé depuis mars 2011. Selon l'Onu, dont les dernières statistiques remontent à 18 mois faute de données, cette guerre a déjà fait plus de 250.000 morts et poussé des millions de personnes à l'exil.