La campagne actuelle contre la Russie a été provoquée par ce que certains qualifient "d'agression" contre l'Ukraine, affirme Stephen Kinzer dans les pages du Boston Globe. Selon lui, Washington est également agacé par la décision du Kremlin d'aider le régime de Bachar el-Assad en Syrie. Mais les véritables raisons des sentiments antirusses sont plus profondes, estime l'analyste.
"Les principaux membres de l'establishment politico-militaire américain ont grandi à époque de la guerre froide. Ils ont passé la plupart de leur vie à croire que l'antéchrist vit à Moscou. Aujourd'hui, ils continuent à affirmer que la guerre froide n'a jamais pris fin", indique Stephen Kinzer.
Cet été, la déclaration la plus radicale au sujet de la puissance militaire russe a été faite par le chef d'état-major interarmées, le général Joseph Dunford. Selon lui, la Russie "peut constituer une menace pour l'existence des Etats-Unis".
D'après lui, Washington considère la Russie comme un "fauteur de troubles", car elle refuse de jouer d'après les règles américaines. Donc, il faut la punir. Cependant, estime l'analyste, il faut reconnaître que la Russie est une puissance souveraine qui ne veut pas obéir aux ordres venus de l'Occident et qui refuse de voir les Etats-Unis encourager les mouvements antirusses à ses frontières.