Les Etats-Unis doivent adopter à l'égard de la Russie une "approche à la fois ferme et équilibrée" pour contenir l'"agression" de Moscou contre les pays de l'Otan, tout en coopérant avec dans les sphères d'intérêts communs, a estimé le chef adjoint du Pentagone Robert Work.
Le "comportement provocateur de la Russie" préoccupe bien des pays en Occident, et tout particulièrement, la Finlande, la Suède, le Danemark, la Norvège et l'Islande. Afin de sonder les états d'esprit dans ces pays, le sous-secrétaire américain à la Défense Robert Work s'y est rendu pour s'entretenir avec ses homologues, écrit Christopher P.Cavas dans son article publié par Defense News.
M.Work a également rencontré des militaires américains et britanniques pour parler des projets des Russes.
"Les principales questions se résument comme suit: quels sont les objectifs de Vladimir Poutine, jusqu'où est prête à aller la Russie, et quels pays sont menacés par la Russie après la Crimée et l'est de l'Ukraine?", s'interroge-t-il.
Selon le sous-secrétaire à la Défense des Etats-Unis, il est peu probable que la Russie attaque un pays de l'Otan, mais elle envoie un message explicite, message affirmant qu'elle a ses propres intérêts, et qu'elle est prête à les "défendre de manière agressive si elle le juge nécessaire".
De son côté, l'Occident doit y répondre de "façon ferme et équilibrée", tout en laissant comprendre à la Russie que ses actions mènent à la "déstabilisation".
"Les Etats-Unis souhaitent coopérer avec la Russie, les deux pays ayant des intérêts communs, qu'il s'agisse de l'espace ou de la lutte contre le terrorisme. Pourtant, Washington doit monter à la Russie qu'il juge sa politique inacceptable et inquiétante pour les Etats aux frontières est et nord de l'Otan, appelant ainsi Moscou à la détente et à la coopération", a souligné M.Work.
Et d'ajouter que dans les années 1990, les Etats-Unis avaient été incontestablement l'unique superpuissance au monde, mais 15 plus tard, on a vu apparaître des pays à des potentialités immenses — la Chine émergente et la Russie renaissante.
"D'où la nécessité de la paix et de la stabilité, tant en Asie-Pacifique qu'en Europe (…) Aussi bien la Russie que la Chine s'opposent à l'hégémonie des Etats-Unis et défendent leurs intérêts sur la scène internationale", a relevé le vice-ministre.
Il est peu probable, selon l'homme politique américain, qu'une alliance russo-chinoise officielle fasse son apparition, mais il n'est pas à exclure que Moscou et Pékin échangent des technologies et organisent des exercices conjoints.
Les sondages d'opinion montrent que les Russes souhaitent redevenir une "nation puissante" et veulent qu'on les prenne au sérieux dans le monde.
"Il ne s'agit sans doute pas que de la personne de Vladimir Poutine, et il est fort peu probable qu'après son départ, l'antagonisme entre la Russie et l'Occident disparaisse", a expliqué M.Work.
Et de conclure que la rivalité avec la Russie et la Chine ne serait pas un bon scénario pour les Etats-Unis.