"Je n'ai pas vu l'attaque, car je suis sortie littéralement 30 secondes avant que le tireur ne rentre dans la boîte de nuit. J'étais sur le parking quand les tirs ont commencé, mais on n'aurait pas dit que c'était des bruits des tirs à cause de la musique qui était encore très forte. Au début, on aurait dit que cela faisait partie de la musique et tout d'un coup tout le monde s'est mis à courir et à se ruer hors du club. Il y avait des gens en sang, c'était vraiment horrible."
Omar Mateen, l'auteur du carnage, a ciblé le club gay le plus couru de Floride, où plus de trois cents personnes profitaient de leur samedi soir. Les autorités américaines parlent d'un acte de terreur, mais rappelons-nous que l'homme de 29 ans a été interrogé par le FBI trois fois entre 2013 et 2014: il était surveillé pour ses liens présumés avec le terrorisme et pourtant, il n'avait pas un, mais deux permis de port d'armes et travaillait pour une entreprise de sécurité s'occupant notamment de garder des bâtiments fédéraux.
"La question n'est pas simplement que quelqu'un qui est suspecté d'acte terroriste ait accès librement à des armes à feu, c'est surtout que le droit d'acheter des armes et de les porter est protégé à la fois par la constitution des USA et par des lois des États, qui sont en général très protectrices du droit des citoyens à porter des armes. On est là dans un régime très libéralqui montre ses limites. Mais on ne peut pas dire que ça soit particulièrement un dysfonctionnement dans ce cas-là: les armes tombent aussi dans les mains de malades mentaux ou de gens qui ont été condamnés dans d'autres États et que l'on pas pu vérifier. Le système est totalement dysfonctionnel, le système marche à l'avantage des porteurs d'armes et on en a encore une illustration tragique."
"Il faut faire preuve d'un pessimisme absolu dans la possibilité de réforme, à fortiori pendant une période de campagne électorale, telle qu'elle existe aujourd'hui aux USA. Il est strictement impossible d'envisager toute forme de réforme dans les six à neuf mois qui viennent. Ensuite viendra l'installation d'un nouveau président ou de la nouvelle présidente,qui ne consacrera pas son capital politique nouvellement acquis à une telle réforme. C'est n'est pas uniquement un appareil législatif,mais c'est un droit constitutionnel et pour amender la constitution aux USA, cela réclame non seulement une majorité qualifiée des deux tiers dans chacune des deux chambres, mais il faut aussi une ratification dans les trois quarts des États. Et puis, il faut qu'une volonté politique apparaisse, et c'est peu probable."
En attendant que le gouvernement américain se penche plus sur le droit du port d'armes, depuis le mois de janvier, 164 jours ont été marqués aux États-Unis par une ou plusieurs morts causées par des armes à feu.
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