Ces deux derniers jours, le Vieux-Port de Marseille a été le théâtre de violentes bagarres entre les supporters russes et anglais. Celle de samedi soir a fait plus de 30 blessés.
"La sécurité n'a jamais été assurée correctement samedi soir. Terrible constat. Dans un pays en état d'urgence depuis plusieurs mois, menacé par les attaques terroristes, et dans une ville prise d'assaut par plusieurs centaines de hooligans depuis jeudi soir, personne n'a anticipé les événements. Encore moins imaginé de tels débordements. Et pire, personne n'a pris conscience de l'ampleur et de la portée de ce qu'il vient d'arriver", écrit samedi le site internet football365.fr.
Selon le média, les violences à Marseille dénotent soit la naïveté avec laquelle les autorités française se préparaient à l'un des principaux événements de l'année, soit — ce qui est bien plus grave — l'incompétence.
"Ce qui est certain, c'est que la France ne découvre pas le hooliganisme. Les graves incidents de 1998, déjà à Marseille, mais également dans le nord du pays, avaient entaché un Mondial qui se voulait festif et réussi. L'Euro 2016 avait les mêmes ambitions. C'est déjà raté", constate le site Internet.
Les autorités sont pourtant d'un tout autre avis. Intervenant dimanche au micro de France Inter, le préfet de police de Marseille, Laurent Nuñez, a exclu toute erreur dans le système de sécurité et a salué les actions de la police qui ont permis, selon lui, d'éviter des débordements plus sérieux.
"On avait un dispositif, il était prévu, il était en place, et j'ajoute que ce dispositif a été maintenu sur l'ensemble de la journée. Avant ces incidents, il y avait déjà quelques petites tensions qui ont pu être contenues, et, surtout, après le match, la sortie du stade s'est assurée dans d'excellentes conditions, aussi parce que nous étions présents aux abords du stade, que nous avons permis d'éviter des confrontations entre supporters", a indiqué M. Nuñez.
"Les événements de Marseille sont le résultat de la préparation insuffisante des forces de l'ordre", a résumé un des commentateurs.
Le professeur de l'Université de Manchester Geoff Pearson a déclaré dans une interview au Guardian que la "tactique despotique" des policiers français était pour quelque chose dans l'évolution défavorable des événements.
Les autorités françaises craignent d'autres désordres, surtout à la veille des matchs à Paris.
Le ministre de la Ville, de la Jeunesse et des Sports Patrick Kanner a déclaré à cette occasion: "Jamais un événement d'une telle ampleur n'aura été surveillé et sécurisé à ce niveau. C'est l'image de la France qui est en jeu, notre capacité à organiser des événements d'une telle importance avec sérieux, sang-froid et détermination".
Cet avis est partagé par le ministre de l'Intérieur Bernard Cazeneuve persuadé que "la sécurité de l'Euro 2016 atteindra un niveau sans précédent".