Toute la masse d'un missile intercontinental, des dizaines de mètres et de tonnes d'alliages très résistants, le combustible de haute technologie et l'électronique sophistiquée sont nécessaires pour transporter une ogive à sa destination: un cône d'un mètre et demi et d'une épaisseur à la base de la taille d'un homme. L'arme la plus puissante sur terre est très compacte — une charge thermonucléaire de 300 kilotonnes (20 Hiroshima) dont la forme rappelle un seau ordinaire.
Le système automatique de la charge contrôle les moteurs de direction — pneumatiques ou à poudre — et surveille la stabilisation thermostatique de la charge car le plutonium militaire dont elle se compose a tendance à chauffer à l'état calme. De plus, le cône contient le réseau électrique de bord avec des sources de courant et une protection des impulsions électromagnétiques. Tout cela est fixé sur des amortisseurs et confiné dans une carcasse solide recouverte par une épaisse couche d'isolation thermique.
A 50 km d'altitude, l'ogive pénètre dans les couches denses de l'atmosphère et subit de puissantes surcharges négatives: l'air la freine comme un mur de béton face à une voiture.
Pendant le vol, le système de contrôle rend la charge opérationnelle, prête pour l'explosion. Cela se produit progressivement grâce à des algorithmes complexes basés sur deux principales conditions: la fiabilité du déplacement vers la cible et le contrôle du processus. L'électronique augmente peu à peu le niveau opérationnel de la charge pour donner l'ordre de détonner à l'endroit prévu.
L'explosion nucléaire se produit immédiatement: volant à la vitesse d'une balle, l'ogive ne parcourt que quelques centièmes de millimètre quand toute la puissance de la charge thermonucléaire se transforme en lumière, en feu, en choc et en radiation d'une puissance terrifiante.