Auparavant, le chef d'Etat turc a déclaré que les députés allemands originaires de Turquie qui avaient voté en faveur de la résolution reconnaissant et condamnant le génocide arménien au niveau législatif devaient passer un test sanguin car leurs origines étaient douteuses.
"Des menaces remplies de haine… ont été provoquées par des déclarations de politiciens turcs haut placés", a souligné M. Lammert.
"Jamais je n'aurais pu croire qu'un président démocratiquement élu au XXIe siècle puisse lier des critiques à l'égard de députés démocratiquement élus à des doutes quant à leurs origines turques en qualifiant leur sang de +corrompu+", a-t-il déclaré, provoquant de vifs applaudissements lors d'une session à laquelle a assisté la chancelière allemande Angela Merkel.
Et d'ajouter que le Bundestag "y réagira de façon adéquate en utilisant les instruments dont il possède conformément à la loi".
"Je souligne la solidarité de tous, qui est une évidence, à l’égard de tous les collègues qui font l'objet de pressions et de menaces en raison de leur activité politique", a conclu le président de la chambre basse du parlement.
Les parlementaires allemands ont adopté une résolution reconnaissant et condamnant le génocide arménien au niveau législatif le 2 juin.
Seul un député a voté contre, pour seulement une abstention lors du vote. Le vote ayant eu lieu à main levée, les voix en faveur du texte n'ont pas été décomptées.
La résolution du Bundestag constitue un pas supplémentaire vers une reconnaissance officielle par l'Allemagne du génocide des Arméniens, après que le président allemand a, le premier, utilisé le terme de génocide pour qualifier les massacres commis contre les Arméniens en 1915. Le texte de la résolution n'engage pas le gouvernement de Mme Merkel.
Les Arméniens estiment que 1,5 million des leurs ont été tués de manière systématique à la fin de l'Empire ottoman. Nombre d'historiens et plus de vingt pays, dont la France, l'Italie et la Russie, ont reconnu le fait du génocide.
La Turquie affirme pour sa part que c'est la guerre civile, accompagnée d'une famine, qui a causé la mort de 300 à 500.000 Arméniens et d’autant de Turcs.