D'après l'investigation du New York Times, le FBI a fréquemment utilisé diverses ruses dans ses enquêtes sur des complices présumés de l'Etat Islamique. Ces deux dernières années, dans deux cas sur trois, l'institution recrutait des agents sous couverture et des informateurs qui se faisaient passer pour des djihadistes, des fabricants d'engins explosifs, des trafiquants d'armes où des sympathisants sur les réseaux sociaux.
Suite à ces opérations et avec la participation de corbeaux, des poursuites ont été engagées contre près de 90 citoyens américains, rapporte le journal.
Le FBI, de son côté, nie l'utilisation d'outils non juridiques à l'égard des suspects. Pourtant, les agents du Bureau s'avèrent loin d'être de simples observateurs extérieures, indique le New York Times. Les investigations menées en Californie et en Floride ont révélé que les corbeaux aidaient personnellement les suspects à acheter des armes, à choisir des cibles d'attentats ainsi qu'à élaborer les meilleurs itinéraires en Syrie afin d'y rejoindre l'Etat Islamique.
De son côté, le FBI estime que ces techniques sont nécessaires pour prévenir les activités terroristes.
"Nous n'allons pas attendre qu'une personne se mobilise d'elle-même. Nous n'allons pas rester les bras croisés en sachant que quelqu'un concocte un complot", a expliqué Michael Steinbach, dirigeant de l'une des unités du FBI cité par le quotidien américain.
Néanmoins, les experts juridiques estiment que ces méthodes de travail se résument à la fabrication d'affaires criminelles.
"Ils fabriquent des affaires terroristes. Ces gens (les suspects, ndlr) sont loin de constituer une menace réelle aux Etats-Unis", a déclaré l'ancien employé du FBI Michael German.
Cette opinion est également partagée par le directeur du centre de sécurité nationale à l'université Fordham Karen Greenberg.
"Je pense que le FBI a pris la mauvaise direction pendant l'enquête sur ces affaires", a-t-il déclaré.
Actuellement, les Etats-Unis s'occupent d'un millier d'affaires pour complicité éventuelle avec l'Etat islamique, a précisé le directeur du FBI James Comey. D'après lui, depuis août dernier le nombre d'Américains cherchant à se rendre en Syrie et afin d'y rejoindre l'EI a diminué. Cependant, ce fait n'a pas affecté le nombre de personnes suspectées de complicité avec Daech…