Il est théoriquement possible de détecter des cas de recrutement de volontaires par Daech via Twitter sur décision du tribunal, mais quand les islamistes utilisent de nouveaux systèmes opérationnels installés sur les téléphones portables, il est impossible de les repérer sans connaître les codes des fabricants. Le procureur de Manhattan et certains députés américains exigent que les sociétés informatiques ouvrent l'accès à ces informations mais selon certains experts, une telle démarche n'est pas tellement nécessaire: ces compagnies répondent à des commandes du gouvernement et partagent donc déjà avec lui ces données.
Aujourd'hui, l'État islamique apprend à ses adeptes comment échapper à la surveillance électronique. Le Wall Street Journal écrit que les islamistes ont même publié sur internet une vidéo contenant des instructions expliquant comment les gouvernements écoutaient les téléphones.
Les services américains ont organisé une réunion à huis clos pour Richard Burr, chef du comité du renseignement du Sénat. A l'issue de la rencontre, ce dernier a déclaré aux journalistes qu'en France les terroristes avaient probablement utilisé des techniques de cryptage connus uniquement par l'auteur du message et le destinataire. Dans ce cas, il est très difficile de lire le message même s'il est intercepté.
Mais est-ce que les services de sécurité américains sont vraiment aussi impuissants que l'affirment leurs représentants? L'expert en télécommunications Maxim Boukine pense que sous prétexte de ne pas pouvoir décrypter les messages des terroristes, les services secrets cherchent à élargir l'espionnage. En réalité, tous les nouveaux moyens de communications électroniques et de cryptage sont développés par les compagnies américaines et le gouvernement américain lui-même utilise ces technologies. Quand elle reçoivent de l'argent du gouvernement, les compagnies partagent d'une manière ou d'une autre leurs secrets, affirme l'expert.
Pékin ne reste pas muet. Les médias chinois rapportent notamment ces dernières semaines de nombreuses tentatives de recrutement de citoyens chinois par les services de renseignement américains.