Les époux ont contracté un mariage selon les lois de la charia qui autorisent les gens à fonder une famille à un âge encore plus jeune. Pour la justice allemande, les cas de ce genre posent un très grave problème.
L'agence Sputnik a demandé à l'écrivaine et juriste allemande Seyran Ateş de commenter la situation qui prévaut actuellement en matière d'état civil chez les réfugiés.
"La législation allemande, notamment le droit familial, stipule que nous reconnaissons les lois d'autres Etats si elles correspondent à ce que nous appelons «ordre public». En d'autres termes, la législation allemande reconnaît les lois d'autrui si elles ne vont pas à l'encontre de nos valeurs et de nos principes constitutionnels. Or, le cas du jeune couple syrien constitue précisément une dérogation à ces valeurs et principes. Nous sommes donc confrontés à un dilemme: d'une part nous constatons une violation de nos normes constitutionnelles, mais d'autre part nous ne voulons pas briser la famille", a déclaré Mme Ateş.
A la question de savoir s'il était légitime de désunir les époux qui avaient fondé une famille par consentement mutuel, l'interlocutrice de l'agence a répondu qu'il s'agissait d'une question qui devait être tranchée par la justice.
"Si après avoir examiné un dossier de ce genre, un tribunal allemand accepte la légitimité du mariage, ce dernier devra être contracté à nouveau et ce, selon les normes allemandes. Si nous abandonnons ce principe, nous serons prochainement submergés par une avalanche de mariages précoces", a indiqué la juriste.
Conformément aux accords internationaux et à la pratique en vigueur en République fédérale, tout mariage conclu par un enfant est illégal. Une jeune fille de 15 ans est encore un enfant et elle n'est donc pas autorisée à se marier.
"Il ne peut pas y avoir une autre solution politique à cette question", a souligné Mme Ateş.
