A 15 ans, une jeune fille syrienne a lancé une campagne contre le mariage des enfants. Dans le camp de réfugiés de Zaatari en Jordanie, Omaima propose des cours de dessin et de théâtre à ses congénères pour les prévenir d'un mariage précoce.
Durant les dernières années passées dans le camp, où près de 80.000 réfugiés — notamment syriens — sont hébergés, Omaima a vu beaucoup de filles de son âge disparaître suite à des mariages précoces organisés par leurs parents.
C'est suite au mariage d'une de ses amies, qui n'avait pas encore 14 ans, que la jeune fille a décidé d'agir.
"Je voyais qu'elle était en souffrance, et j'ai commencé par donner de simples conseils, tâchant d'expliquer que le mariage précoce est mauvais pour la santé physique et mentale d'une jeune fille. Mais j'ai très vite compris que ça n'était pas suffisant", a-t-elle raconté au site Mashable.
Dans le même temps, Omaima a commencé à organiser différentes activités dont des cours de dessin, de théâtre et de chant.
En Jordanie, on ne peut pas se marier avant ses 18 ans, mais les juges religieux peuvent autoriser des mariages pour les enfants de 15 ans. Des cheikhs locaux font aussi des mariages informels impliquant des filles âgées de 14 ans, voire plus jeunes, ce qui constitue une violation de la loi du pays.
En menant cette campagne de prévention, Omaima prend des risques.
"Je rends souvent visite aux familles des filles pour parler de leurs mariages et leurs proches me disent que cela ne me regarde pas. En général, ils restent polis, mais les pères peuvent parfois réagir de manière brutale. Je trouve beaucoup plus facile de parler aux mères, qui peuvent ensuite convaincre leurs maris", a expliqué Omaima.
Malgré toutes les difficultés, Omaima a pu persuader beaucoup de jeunes filles de ne pas se marier trop tôt. La jeune activiste s'est dite inspirée par l'exemple de la Pakistanaise Malala Yousafzai, qui a reçu le prix Nobel de la paix à l'âge de 17 ans pour sa lutte en faveur des droits des femmes.