Se référant à l'OSDH, la presse occidentale faisait état ce mardi 31 mai d'au moins 23 civils tués dans les "frappes aériennes russes" menées sur la ville syrienne d'Idlib.
Or, le ministère russe de la Défense a démenti ces informations: le porte-parole du département militaire, Igor Konachenkov, a précisé mardi que l'aviation russe n'avait mené aucune opération dans la province d'Idlib.
"L'aviation russe n'a mené ni mission de combat ni frappe aérienne dans la province d'Idlib", a-t-il déclaré.
Photo purportedly of "Russian airstrike on Idlib" last night was in fact first used by @AlJazeera 6 months ago pic.twitter.com/LyVkQUvI0w
— Russian Embassy, UK (@RussianEmbassy) 31 mai 2016
D'ailleurs, la photo destinée à faire preuve des atrocités russes dans la région avait déjà été utilisée il y a six mois par Al-Jazeera.
La chaîne s’en était servi pour illustrer un article publié le 30 novembre 2015 par Diana Al Rifai. Selon le papier, une boulangerie ouverte à Idlib par la plus grande organisation humanitaire turque (IHH) avait été la cible de frappes aériennes, probablement russes.
L'opposition syrienne avait alors accusé la Russie d'avoir fait 44 victimes civiles.
Rien d'étonnant dans tout cela. Ce n'est pas la première fois, en effet, que la Russie se voit accusée d'attaques qu'elle n'a pas menées.
En septembre 2015, les White Helmets (Casques blancs), une organisation controversée se déclarant humanitaire, a publié sur son compte Twitter une photo représentant une petite fille syrienne couverte de sang, prétendument blessée, ainsi qu'un bon nombre de ses concitoyens, au cours des frappes aériennes russes du 30 septembre.
Cependant, la falsification a aussitôt été mise au jour: des utilisateurs de Twitter ont découvert que la photo avait été prise le 25 septembre 2015, soit cinq jours avant les bombardements en question.
D'ailleurs, dans leur hâte de démasquer la Russie les White Helmets ont tweeté sur les frappes aériennes russes plusieurs heures avant que le parlement du pays ne donne effectivement son feu vert à l'opération en Syrie.
Ainsi, en février dernier, France 2 diffusait un reportage sur les frappes aériennes françaises en Syrie… dont les séquences contenaient des extraits de vidéos du ministère russe de la Défense. D'ailleurs, cette chaîne française n'est pas la seule à l'avoir fait: en novembre 2015, l’émission de télévision américaine PBS NewsHour avait fait passer les frappes aériennes russes contre Daech pour les siennes. Euronews a pris la relève en décembre. A chacun ses défauts!