Lundi, le chef de l'Etat turc s'est dit même "préoccupé" de la situation dans l'Hexagone en condamnant l'usage fait de la force par les services de l'ordre français lors des dernières manifestations contre le projet de loi travail, qui ont secoué la France le 26 mai.
"Je condamne la violence exercée par la police française contre les gens qui usent de leur droit de manifester. Ils (les pays d'Europe, ndlr) nous avaient fait remarquer qu'ils étaient inquiets (de la situation en Turquie, ndlr). Eh bien, moi-aussi, je suis préoccupé par ce qui se passe en France", a indiqué avec ironie M.Erdogan.
Le ministère turc des Affaires étrangères a suivi l'exemple du président. Ainsi, le porte-parole du ministère Tanju Bilgiç a exprimé sa profonde préoccupation, appelant la France à renoncer à "tout usage excessif de la force".
Et tout ça ne poserait pas de problème si M.Erdogan n'était pas un leader extrêmement autoritaire qui réprime toute manifestation, arrête tout adversaire, envoie en prison toute personne qui l'insulte en fonction de son bon vouloir.
Par ailleurs, il n'est pas nécessaire d'aller jusqu'à offenser le chef d'Etat turc pour se faire arrêter dans ce pays. M.Erdogan a initié les procédures judiciaires contre des chercheurs et académiciens pour avoir signé une pétition demandant d'arrêter l'opération militaire contre les Kurdes dans le sud-est du pays. Certains d'entre eux ont été arrêtés.
Cela ne poserait pas de problème si des centaines de civils kurdes n'avaient pas été tués lors de cette opération dite antiterroriste.