"Si quelqu'un affirme qu'il faudra un millénaire pour que la Turquie adhère à l'Union européenne, c'est honteux pour ceux qui le disent et non pas pour la Turquie. Il faut leur poser la question de savoir comment sera l'Union européenne dans 30 ans. Nous remplissons nos engagements concernant la libéralisation du régime de visa. Mais il est à noter que la Turquie ne dépend pas de l'UE" a déclaré M.Kurtulmus lors de son intervention devant les parlementaires.
Selon le vice-premier ministre, Ankara accorde de l'importance à son intégration dans l’UE comme un élément important de renforcement des rapports économiques extérieurs.
"Mais l’objectif d'intégration n’induit pas nécessairement des justifications absurdes", a-t-il ajouté.
Auparavant, le premier ministre britannique David Cameron avait déclaré qu'il faudrait presqu'un millénaire pour que la Turquie devienne membre de l'Union européenne, vu le rythme actuel des négociations en l'espèce.
Début mai, la Commission européenne a proposé au Parlement européen et au Conseil de l'Union européenne de supprimer les visas avec la Turquie si Ankara exécutait le reste des critères de l'UE, concernant la suppression des visas. La liste des mesures comprend entre autres la lutte anti-corruption, les négociations sur la collaboration avec Europol, la coopération judiciaire avec tous les pays de l'Union européenne et la révision de la législation antiterroriste.
Le porte-parole du président du Parlement européen Martin Schulz a à son tour déclaré que le Parlement européen lancerait l’étude du projet concernant le régime sans visas seulement si Ankara respectait toutes les exigences de l'UE. Cependant, le ministre turc des Affaires européennes et négociateur principal de la République de Turquie, Volkan Bozkir, a déclaré qu'il n'était pas content des résultats des négociations à Bruxelles, concernant cette question.
La libéralisation des visas pour les Turcs fait partie d'un accord conclu par Ankara et Bruxelles le 18 mars dernier pour freiner la migration vers l'Union européenne. Au total, la Turquie doit remplir 72 critères d'ici juin pour obtenir l'exemption de visas pour ses citoyens désirant voyager dans l'UE et le versement de trois milliards d'euros. L'accord prévoit aussi la relance du processus d'adhésion de la Turquie à l'UE, la Turquie ayant déposé sa candidature en 1987.