Les organisations humanitaires n'arrivent pas à aider toutes les personnes pris au piège dans les combats en Syrie, au Yémen et au Soudan du Sud, il y a un risque de famine, a déclaré à Genève Jan Egeland, conseiller spécial de l'envoyé spécial de l'Onu pour la Syrie.
"Nous sommes dans l'incapacité d'aider les habitants de Daraya, nous sommes dans l'incapacité d'aider ceux de Moadamyia et d'Al-Waer. Dans ces trois localités (syriennes, ndlr), je dirais que la situation est absolument dramatique. La malnutrition des enfants y est telle que ces enfants mourront de faim si nous ne parvenons pas à les aider", a expliqué M.Egeland sur Radio France internationale.
"Nous ne parvenons pas suffisamment à atteindre les personnes qui en ont besoin parce que les groupes armés restreignent notre accès, les parties violent systématiquement le droit humanitaire et les gouvernements ne nous aident pas (…). Nous faisons un grand travail pour des dizaines de millions de gens, mais il y a des millions auxquels nous n'avons même pas accès", a indiqué M.Egeland cité par le centre d'actualités des Nations unies.
"Dans certaines zones, l'accès nous a été refusé parce que la route n'avait pas été dégagée, ou bien elle n'était pas sécurisée, ou encore parce que les combats se poursuivaient. Nous avons besoin que les hostilités cessent afin de pouvoir accéder à ces zones", a indiqué M.Egeland à RFI.
Cinq à dix millions de personnes vivent dans des zones contrôlées par le groupe terroriste Etat islamique (EI ou Daech) en Iraq. Au Yémen, 20 millions de personnes ont aussi besoin d'une assistance humanitaire.
"Si la communauté humanitaire n'est pas présente, comme c'est le cas dans la plupart des endroits jugés trop dangereux, elle manque à son devoir envers les civils", a conclu M.Egeland.