Le ministre des Télécommunications de l'Etat indien de l'Andhra Pradesh a adressé au chef de la diplomatie indienne une lettre l'informant que la traite des migrants bat son plein en Arabie saoudite et au Bahreïn, annonce le quotidien The Independent.
Selon le ministre, les femmes de l'Andhra Pradesh et de l'Etat voisin du Telangana sont attirées dans les pays du golfe Persique par des promesses de salaires trois fois supérieurs à celui qu'elles auraient pu gagner en Inde. Ensuite, les "employeurs" disparaissent et les femmes, privées de travail et de domicile, leurs visas expirés, se retrouvent en prison où elles sont détenues dans des conditions terribles. Le même sort est réservé à celles qui déménagent en Arabie saoudite et au Bahreïn afin de trouver un mari.
Une fois qu'un tribunal local a décidé de leur sort, les femmes sont mises en vente. En Arabie saoudite, une femme est vendue en moyenne pour environ 5.800 dollars, alors qu'au Bahreïn elle coûte deux fois moins cher. Selon des experts cités par le ministre, près de 20.000 Indiennes attirées abusivement en Arabie saoudite et au Bahreïn sont détenues dans les prisons de ces pays.
Le ministre des Télécommunications de l'Andhra Pradesh a déclaré avoir personnellement reçu des lettres de 25 femmes qui attendaient d'être jugées et vendues. Il a exigé que le ministère des Affaires étrangères obtienne leur libération et mette un terme à l'activité des agences de recrutement saoudiennes et bahreïnies. Les diplomates ont d’ores et déjà promis que les ambassadeurs indiens à Riyad et à Manama s’occuperaient de ce problème.
Les habitants des régions pauvres de l'Inde, du Pakistan et du Bangladesh partent souvent en Arabie saoudite et au Bahreïn à la recherche d’un avenir meilleur. Ils y font des travaux peu qualifiés comme éboueur, gardien d'enfant, jardinier et conducteur. Les immigrés indiens et philippins sont traditionnellement mieux payés que leurs homologues du Pakistan et du Bangladesh.