Les départs de Libye et d'Egypte enregistrent une forte progression depuis quelques semaines, et les politiciens européens tirent la sonnette d’alarme, en se demandant si l'Egypte pourrait devenir un important point de transit pour les migrants, à l'instar de la Libye, déjà sous surveillance de la mission anti-passeurs "Sophia".
"En Afrique aussi, l’anarchie règne depuis la chute de l’Etat libyen. Bandits, voyous, terroristes et trafiquants de tout bord y trouvent leur place. La même chose en Erythrée et en Somalie, qui sont en guerre civile permanente, favorisant de facto l’émigration. Ajoutez à cela la misère et la famine. Tous ces facteurs s’accumulent et poussent certaines catégories de la population, surtout les jeunes, vers l’émigration clandestine", a déclaré à Sputnik Riadh Sidaoui, directeur du Centre arabe de recherches et d'analyses politiques et sociales (Caraps), basé à Genève.
Et d'ajouter que les migrants s’engageaient dans un dangereux périple, jusqu’à 50% des migrants décédant sur le chemin vers le "paradis européen".
Selon M.Sidaoui, le renforcement de la mission Sophia n'est sans doute pas une solution, car il s'agit d'une opération complexe, coûteuse et qui, en définitive, ne résout pas le problème de fond de l'Union européenne.
"L'Union européenne est tombée dans le piège de la stratégie américaine au Proche-Orient et dans le monde arabe, parce qu’on assiste à une déstabilisation de la région. Si l’UE continue à aider les Américains à déstabiliser les régimes forts, le résultat sera l’anarchie et l’immigration clandestine", prévient l'expert.