Les sénateurs américains pensent que l'organisation a recours à des méthodes déloyales pour renforcer sa domination sur le marché.
L'un des auteurs du projet de loi sur la création d'une commission spéciale, le républicain Kevin Kramer (Dakota du Nord), souligne qu'il est "nécessaire d'envisager toutes les solutions éventuelles car une telle situation pourrait constituer une menace à la sécurité nationale des USA".
Même si de tels efforts contre l'Opep ont déjà été entrepris — sans succès — le républicain Trent Franks, co-auteur du projet, est très optimiste.
Ces derniers temps, Riyad menace de vendre ses obligations de change et d'autres actifs américains pour 750 milliards de dollars si les États-Unis adoptaient le projet de loi permettant aux proches des victimes des attentats du 11 septembre 2001 de porter plainte contre l'Arabie saoudite.
La menace, toutefois, n'a pas lieu d'affoler les USA car l'Arabie saoudite détient seulement 116,8 milliards d'obligations américaines, et 281 milliards de dollars (février 2016) sont entre les mains les pays de l'Opep.
Autre point important — les dollars gagnés par les pays du Moyen-Orient grâce aux exportations pétrolières aux USA sont utilisés pour financer des groupes terroristes. Par conséquent, si la production intérieure diminuait les USA commenceraient à importer plus de pétrole, ce qui renforcerait indirectement la situation financière des terroristes.
De son côté, l'ex-ministre saoudien du Pétrole Ali al-Naïmi a balayé les accusations selon lesquelles son pays chercherait à nuire aux producteurs pétroliers américains.
Il semble pourtant évident que les cours pétroliers continuent de dépendre de la croissance économique en Chine et des décisions d'exploitation en Arabie saoudite.
Dans un rapport destiné au congrès et au nouveau président, il attire justement l'attention sur les changements politiques à effectuer pour assurer la sécurité énergétique des USA.
Cependant, les candidats démocrates à la présidentielle comptent adopter des restrictions importantes contre les compagnies de schiste.
Par exemple, Hillary Clinton a ouvertement déclaré que l'Amérique "ne laisserait pas se développer les entreprises travaillant dans les technologies rectificatives".
Une telle politique affecterait les compagnies de schiste, qui devraient alors faire face à l'Opep, à la baisse des prix du pétrole, au durcissement des conditions de la part des banques et à la pression des autorités. Sachant que d'autres compagnies pétrolières seront pleinement soutenues par leurs gouvernements respectifs.
Si les USA souhaitent réellement se concentrer sur leur sécurité énergétique, ils doivent commencer à soutenir les compagnies de schiste au lieu de les détruire.