Le Japon dispose d'un droit légitime de mener le mouvement antinucléaire, estime Abe

© AFP 2024 KAZUHIRO NOGI The Atomic Bomb Dome is seen under cherry blossoms in full bloom at the Peace Memorial Park in Hiroshima on April 9, 2016.
The Atomic Bomb Dome is seen under cherry blossoms in full bloom at the Peace Memorial Park in Hiroshima on April 9, 2016. - Sputnik Afrique
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Le président américain Barack Obama est attendu aujourd'hui au Japon pour participer au G7, mais sa visite aura un caractère symbolique bien plus important: pour la première fois, un dirigeant des USA foulera le sol d'une ville détruite par la bombe nucléaire américaine.

Cette visite, demandée et attendue longtemps par Tokyo, permettra aussi d'améliorer l'image du premier ministre japonais Shinzo Abe, qui devrait soutenir l'appel d'Obama au désarmement nucléaire.

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Le locataire de la Maison blanche a prévenu les journalistes qu'il ne demanderait pas pardon aux Japonais à cette occasion. A Hiroshima, il visitera éventuellement le mémorial de la paix et déposera une gerbe de fleurs devant la coupole de l'édifice resté intacte après l'attaque. "Ce n'est pas une tournée d'excuses mais de réflexion et de manifestation de respect aux victimes", souligne l'US News &World Report.

On peut comprendre la retenue du président américain, tant la question de la nécessité ou non des bombardements nucléaires de Hiroshima et de Nagasaki reste sensible aux USA.

Les journalistes américains ignorent si Obama rencontrera des survivants de l'attaque mais une chose est déjà sûre: l'administration américaine aussi bien qu'Abe chercheront à tirer un profit politique de cet événement. Le principal message des USA sera adressé à la Chine, à la Russie, à la Corée du Nord et au Pakistan qui, dit-on, "élargissent et modernisent leurs arsenaux nucléaires".

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Toutefois, une vraie contradiction sépare les dirigeants des États-Unis et du Japon. Après tout, Abe lui aussi compte faire passer un message et dire que le Japon dispose d'un droit légitime de mener le mouvement antinucléaire, en tant qu'unique pays frappé par la bombe. Malgré cela les Japonais soulignent qu'ils n'exigent pas d'excuses mais seulement une visite du président américain à Hiroshima.

Washington espère que la visite d'Hiroshima suscitera une réaction bienveillante au Japon et renforcera son alliance militaire avec les USA. L'Asie doute pourtant de plus en plus qu'il soit possible de faire confiance aux USA, souligne le New York Times. Bien que Washington ait annoncé un virage vers l'Asie, il pourrait très bien revenir sur ses ambitions. Premièrement, les Asiatiques ne sont pas convaincus que la présence militaire américaine en Asie soit suffisante pour empêcher l'expansion de la Chine.

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Deuxièmement, ils voient que les dispositions des Américains et la situation politique en Amérique changent. Leur attitude envers les alliances étrangères et le commerce international s'est détériorée. La réputation américaine a également été affaiblie par les menaces de Donald Trump de retirer les troupes américaines du Japon et de la Corée du Sud si ces pays ne payaient pas davantage pour la présence des soldats américains sur leur territoire.

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