Quel espoir représente l'initiative française dans la résolution de ce conflit vieux de plusieurs décennies? L'agence Sputnik a posé cette question à Emmanuel Dupuy, président de l'Institut Prospective et Sécurité en Europe (IPSE).
"Cette rencontre de Manuel Valls était une rencontre non pas de la dernière chance, mais qui s'inscrivait dans une volonté de renouer avec son partenaire israélien qui, depuis le début, avait montré du scepticisme par rapport à cette conférence. Premièrement parce qu'elle n'est pas encore totalement adoubée par un certain nombre de partenaires clés, notamment par les Etats-Unis, qui hésitent encore à y participer, eu égard aux préventions israéliennes. Et deuxièmement, cela s'inscrit dans un contexte très particulier de vives tensions entre la France et Israël", a déclaré Emmanuel Dupuy.
Cette résolution "a énervé au plus haut point les autorités israéliennes qui ont utilisé ce prétexte" pour rejeter l'initiative française. Initiative soutenue par un certain nombre de partenaires clés, dont la Palestine et d'autres acteurs internationaux, mais qui ne répond pas à la volonté d'Israël de chercher une solution sans impliquer la communauté internationale.
Evoquant le rôle des Etats-Unis, le président de l'IPSE a fait savoir que l'initiative française "ne pouvait pas être validée tant qu'il n'y aurait pas de validation américaine" et sans l'assentiment d'Israël et de la Palestine quant aux décisions qui pourraient être prises.
"Donc, tout le monde savait dès le début que cette conférence avait peu de chance de se tenir", estime l'expert. Il en donne pour preuve le fait que même la réunion ministérielle chargée de la préparer a été reportée du 31 mai et au 3 juin.
"Et dans l'état actuel des choses, elle aura du mal à se tenir sans une ou les deux parties essentielles au processus", affirme Emmanuel Dupuy.
D'après lui, en organisant une conférence internationale, Paris cherche non seulement à "obtenir des résultats positifs en ce qui concerne la situation israélo-palestinienne", mais aussi à effacer ou du moins à corriger l'image de la France. Image qui résulte de sa politique "au mieux incomplète et au pire illisible sur un certain nombre de dossiers, sur la crise syrienne, mais aussi par rapport aux relations de plus en plus tendues entre l'Arabie Saoudite et l'Iran", conclut le président de l'IPSE.