L'équilibre politique est désormais remis en cause en Turquie. Cette décision semble menacer non seulement l'avenir du système parlementaire du pays, mais aussi la position de ses autorités aux yeux de l'opposition et de la communauté internationale. La liberté d'expression semble avoir reçu un coup fatal.
"Nous pouvons dire que c'est le jour où la démocratie a véritablement péri en Turquie, et nous pouvons abandonner tout espoir d'opposition significative au président Recep Tayyip Erdogan et au système politique de l'AKP (Parti de la justice et du développement, ndlr) dans le futur", estime Firat Cengiz, expert des relations entre l'Union européenne et la Turquie, dans un entretien accordé à Sputnik.
Dans le même temps, selon Mme Cengiz, la Turquie a une société civile très forte, en constante évolution depuis 2013. Ainsi, elle espère que les représentants de cette société seront capables d'émettre de vives critiques contre la décision adoptée et déclencher une vague protestataire importante.
L'avenir politique de la Turquie est instable, estime Mme Cengiz. Selon l'expert, un mouvement de protestation pourrait être déclenché dans le pays, et cela pourrait malheureusement conduire à la violence policière.
Le parlement turc a largement approuvé le projet de loi sur la levée de l'immunité parlementaire des 138 députés. Présenté par l'AKP, le document a reçu le soutien de 376 des 550 députés. La nouvelle loi semble être capable de fortement réprimer l'opposition en Turquie.