L'Autriche vote dimanche pour élire un nouveau président, lors d'un scrutin très suivi en Europe où un candidat d'extrême droite, Norbert Hofer, est donné favori face à l'écologiste Alexander Van der Bellen, après l'élimination au premier tour des grands partis au pouvoir.
6,4 millions d'Autrichiens sont appelés aux urnes pour désigner un successeur au social-démocrate Heinz Fischer, qui achève son deuxième mandat. La majorité des bureaux de vote ont ouvert à 05h00. Le scrutin sera clos à 15h00, heure à laquelle seront publiées les premières estimations.
"Je serai président", a assuré M.Hofer ingénieur aéronautique âgé de 45 ans, militant depuis sa jeunesse au FPÖ et vice-président du Parlement depuis 2013.
Porté par la crise des migrants qui a vu 90.000 personnes demander l'asile en Autriche en 2015, soit plus de 1% de sa population, M.Hofer s'est gardé des dérapages ouvertement xénophobes. Il a principalement axé son discours sur l'emploi et le niveau de vie des Autrichiens, assurant qu'il n'entendait pas voir son pays quitter l'UE, à moins que la Turquie n'y adhère.
Le président de la Commission européenne, Jean-Claude Juncker, a exprimé sa crainte de "voir la droite pure et dure et l'extrême droite" l'emporter dimanche en Autriche, une perspective applaudie en revanche par le Front national français.
M.Van der Bellen, ancien professeur d'université âgé de 72 ans qui a dirigé le parti des Verts pendant plusieurs années, a appelé vendredi à faire barrage à l'extrême-droite, rappelant que "la folie du nationalisme" avait causé la ruine du pays.
En 2000, l'entrée au gouvernement autrichien du FPÖ, alors dirigé par Jörg Haider, avait provoqué des sanctions européennes et valu à ce pays le statut de paria au sein de l'Union.