La campagne militaire russe en Syrie a eu lieu dans l'intérêt de l'Occident. Le cessez-le-feu, les négociations de paix à Genève, la progression de Daech freinée et la libération de la ville antique de Palmyre, ces progrès auraient été impossibles sans la participation des forces armées russes, lit-on dans le magazine allemand Stern.
Chacune de ces raisons suffit pour mettre un terme à la confrontation avec la Russie et pour accueillir de nouveau le président russe dans la communauté internationale, et tout de même rien ne semble changer.
Entre-temps, la coopération avec Moscou sera le plus bénéfique pour l'Allemagne et l'Europe, surtout vu l'attitude incertaine de l'Europe vis-à-vis de la Turquie. Ce que l'Allemagne comprend clairement est que Vladimir Poutine est beaucoup plus sensé que le président turc qui a promis de coopérer mais a maintes fois sapé sa crédibilité par ses démarches.
Ainsi, l'Union européenne et Ankara ont conclu en mars un accord selon lequel la Turquie doit accueillir tous les migrants sans papiers qui étaient arrivés en Europe après avoir transité par l'Anatolie, et cela en échange de réfugiés syriens installés en Turquie en nombre égal. En contrepartie, l'UE a promis d'accélérer l'adhésion du pays à l'union et d'instaurer un régime sans visas.
Mais l'accord s'est retrouvé sur le point d'échouer en raison des gestes imprédictibles de Recep Tayyip Erdogan et de l'incapacité d'Ankara de satisfaire au moins à certaines exigences pour que le régime sans visas soit introduit entre ce dernier et le zone Schengen. De quelle coopération reste-t-il à parler?
Actuellement, les pays européens connaissent une conviction de plus en plus forte que la Russie a vraiment de l'importance sur l'échiquier international, poursuit Stern. Politiquement parlant, cela suggère qu'il faut se tourner vers le dirigeant russe, achever la course aux armements en Europe et lever les sanctions antirusses, au moins en partie.