Le mystère du crash de l'avion d'EgyptAir, qui reliait Paris au Caire et qui s’est abîmé en mer Méditerranée ce jeudi, reste pour l’instant entier. L'agence Sputnik a demandé à Bertrand Vilmer, pilote et expert en sécurité aéronautique, de donner son avis sur la question.
"Le seul élément factuel que nous avons, c’est le fait qu’ils n’ont pas émis de signal de détresse soit par un appel radio, soit par une petite boite qu’on appelle transpondeur et qui émet un signal caractérisant un avion en détresse. Dans les deux cas – et c’est factuel – cela veut dire qu’il n’y a pas eu de signaux de détresse", a fait remarquer l'interlocuteur de l'agence.
Et d'ajouter que cela signifiait que la panne ou l’incident avaient été extrêmement soudains, le personnel n’ayant pas eu le temps de donner l’alerte.
Avant de disparaître des radars, l’avion a exécuté deux virages: un premier virage à 90 degrés à droite, puis un second à 360 degrés à gauche. Le correspondant de Sputnik a demandé à l'expert de commenter ces manœuvres plutôt surprenantes.
"Si à ce niveau de vol, l'avion a fait des variations de cap aussi violentes, c’est qu’il était en état d’urgence ou de détresse. Ce n’est pas une manœuvre normale. Est-ce que c’est une manœuvre qui est due à un incident technique à bord ou non, ce n’est pas possible de le dire", a estimé M.Vilmer.
Ce dernier n’exclut pas la piste terroriste, vu les deux récents attentats, notamment celui du 31 octobre 2015 sur un avion qui avait quitté l’aéroport de Charm-el-Cheikh pour Saint-Pétersbourg et un autre, trois mois plus tard, sur un avion partant de Mogadiscio à destination de Djibouti.
"Ces deux évènements sont les deux premiers actes de terrorisme aérien réussis depuis le 11 septembre", a souligné l'expert.
Le journaliste a rappelé qu'avant de décoller de l’aéroport Charles-de Gaulle, cet Airbus a effectué 4 rotations dans la journée: Erythrée – le Caire, a/r Tunis – le Caire, puis le Caire — Paris.
"On ne peut rien en déduire. Ce nombre de rotation pour un A320 est tout à fait normal. Seule chose qu’on peut constater, c’est que cet appareil venait de zones en crise, du Yémen, du Caire. Si un objet quelconque a été placé dans l’avion, il n’est pas impossible qu'il l’ait été avant même qu’il ne soit arrivé à Roissy", a conclu l'expert.
Selon l'aviation civile grecque, le pilote n'avait signalé "aucun problème" aux contrôleurs aériens grecs lors de sa dernière conversation "vers 00H05 GMT".
L'avion d'EgyptAir, parti de Paris à destination du Caire et qui avait disparu des radars, s’est abîmé en mer Méditerranée.