Le document n'analyse cependant pas l'impact de la migration sur le développement économique des pays européens pauvres.
"Les réfugiés sont souvent perçus comme un fardeau que l'on se partage ou que l'on esquive, alors qu'en réalité, ils représentent une véritable opportunité qu'il faudrait accueillir", explique Philippe Legrain, fondateur d'OPEN et chercheur émérite à l'Institut européen de la London School of Economics, cité par EurActiv.
L'auteur du rapport analyse la situation dans les pays européens les plus riches tels que l'Allemagne, l'Autriche, la Belgique, le Danemark, la France, l'Italie, la Suède, et le Royaume-Uni.
"Accueillir des réfugiés n'est pas seulement une obligation juridique et humanitaire, mais aussi un investissement qui pourrait avoir des retombées économiques importantes", affirme M. Legrain.
D'après Philippe Legrain, une fois que les réfugiés commencent à travailler, cet investissement peut rapporter des dividendes sept fois plus importants. Certains réfugiés acceptent des emplois difficiles, dangereux ou ennuyeux qui sont généralement refusés par les natifs, tels le nettoyage des bureaux ou les soins aux personnes âgées, "ce qui permet aux citoyens du pays de prétendre à des emplois plus qualifiés et mieux rémunérés", constate l'auteur du rapport.
Selon lui, la migration contribue sensiblement à améliorer la situation démographique dans les pays d'accueil.
A titre d'exemple, l'auteur cite l'Allemagne, où la situation démographique est particulièrement alarmante.
"Sans migration, la population active de ce pays diminuerait d'un sixième d'ici 2030 (de 8,7 millions de personnes), alors que le nombre de personnes âgées augmenterait de plus d'un quart (de 4,7 millions de personnes). Au total, la population du pays diminuerait de 5 millions d'habitants. L'Allemagne n'aurait donc plus que deux personnes actives pour une personne à la retraite", constate le rapport.
Pour rendre l'intégration des migrants plus efficace, le rapport recommande de placer les réfugiés dans les régions où il y a du travail et non pas dans celles où les loyers sont les moins chers. Les pays accueillant des migrants doivent en outre appliquer vigoureusement les lois anti-discrimination. Ils doivent enfin ouvrir leur marché du travail aux nouveaux arrivants et leur faciliter la recherche d'emplois.
"Les pays qui accueillent des réfugiés aujourd'hui y gagneront beaucoup à l'avenir. Les décideurs politiques doivent reconnaître le talent, l'énergie et le dévouement remarquables de ces nombreuses personnes qui fuient la guerre et la violence, et savoir apprécier le travailleur, contribuable, entrepreneur, et innovateur qu'ils deviendront un jour", a déclaré Peter Sutherland, représentant spécial de l'Onu pour la migration et le développement international, cité par EurActiv.