D'après l'Onu, une cinquantaine de mouvements rebelles ainsi que sept armées régulières comptent actuellement des bataillons d'enfants ou d'adolescents. Au total, jusqu'à 250.000 mineurs sont embrigadés dans des forces gouvernementales ou rebelles sur les cinq continents.
L'étude réalisée par le think-tank britannique précise que le recours aux enfants soldats ne se limite pas aux organisations djihadistes. Ainsi, en Ouganda, l'Armée de résistance du Seigneur (LRA), qui se revendique chrétien, a compté dans ses rangs jusqu'à 12.000 enfants. Cependant, ce sont bien les groupes islamistes qui recrutent aujourd'hui le plus de mineurs.
Daech aurait ainsi mis en place une stratégie visant à créer une nouvelle génération de moudjahidines, prêts à être mis à la disposition du groupe djihadiste, indiquent les auteurs du rapport.
"Plusieurs dizaines d'enfants, nés de viols de femmes yézidis, ont été enlevés à leurs mères et envoyés à des centres d'entraînement pour devenir des soldats", d'après une source des services de renseignements.
Selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH, Londres), de cette manière, Daech aurait recruté plus d'un millier d'enfants entre janvier et juillet 2015.
Dans le même temps, la fondation Quilliam a identifié, entre août 2015 et février 2016, 254 opérations où des mineurs avaient été mis en avant.
C'est en Irak et en Syrie que les enfants sont le plus souvent envoyés au combat. Dans le même temps, les islamistes de Boko Haram multiplient leurs opérations en Afrique de l'Ouest, notamment des attentats-suicides commis par des enfants "kamikazes".
Dans ce contexte, dans la perspective de l'éventuelle défaite de Daech, les auteurs de l'étude préconisent la création de cellules de "rééducation" visant à "déradicaliser" ces enfants.