La récession économique survenue ces deux dernières années en Russie n'a pas entravé la formation d'une classe de personnes relativement aisées, constate Vladimir Osakovsky, économiste chef de Bank of America Merrill Lynch chargé de la Russie et de la Communauté des Etats indépendants (CEI).
"En 2014, le nombre de Russes gagnant plus de 60.000 roubles (environ 814 euros) par mois a augmenté de 24%, et nous nous attendons à une nouvelle augmentation de 19% en 2016", lit-on dans le rapport intitulé Passing through the trough (En traversant l'abîme).
Selon le document, en 2015, le nombre de Russes relativement aisés s'est accru de 45% par rapport à 2013, année d'avant la crise, et il pourrait doubler d'ici 2020, atteignant 30 millions de personnes.
L'agence Bloomberg estime pour sa part que la Russie subit une grande mutation économique qui se traduit par le ralentissement de l'inflation annuelle et la croissance du secteur agricole. En 2015, ce dernier s'est développé au rythme de 4,4% conséquemment à l'embargo sur des exportations alimentaires américaines et européennes. Le climat d'investissement s'est également amélioré.
Le ministre russe des Finances, Anton Silouanov, estime que l'économie s'est adaptée à la conjoncture mondiale. Selon lui, cette adaptation tient, entre autres, au taux de change flottant du rouble et au soutien apporté par l'Etat aux secteurs clés de l'économie.