Les discussions qui se poursuivent depuis longtemps au sein du parlement turc semblent ainsi entrer dans leur phase finale. Si ce projet de loi est adopté au parlement et ensuite ratifié par le président, 138 députés seront privés d'immunité parlementaire. 677 demandes correspondantes de la part du parquet turc ont été déjà enregistrées auprès du parlement.
La situation actuelle pourrait avoir des conséquences importantes. Le député souligne que plusieurs scénarios concernant l'avenir du parlement et du système politique en général peuvent voir le jour après ce vote décisif.
"Jusqu'à présent, le parti dirigeant a renforcé peu à peu ses positions pour atteindre le sommet. Cependant, la figure de M.Davutoglu et la politique qu'il mettait en œuvre ont semé une discorde importante dans les rangs du parti. Une opposition devrait se former au sein du parti dirigeant. L'AKP est entré dans une période de déclin", déclare l'interlocuteur de Sputnik.
M.Firat partage l'opinion que la proposition de lever l'immunité parlementaire montre que la Turquie s'était dangereusement éloignée des principes démocratiques. Il explique que dans le cas d'un soutien purement majoritaire au projet de loi, on ne pourra plus parler de parlement libre et de volonté du peuple. Le processus de liquidation des principaux partis d'opposition sera alors déclenché.
"Aujourd'hui, la Turquie est dans une situation où il n'est même plus utile de craindre l'établissement d'un régime autoritaire. Le passage vers un système de type dictature a déjà eu lieu. (…) Appeler cela un système présidentiel, c'est insulter cette forme de gouvernement", estime l'interlocuteur de Sputnik.
La lutte contre les tendances autoritaires menée par l'opposition depuis juin 2015 est à l'origine de cette offensive anti-démocratique. La situation politique actuelle permet d'estimer qu'à l'automne ou au printemps prochain, la Turquie procédera à des élections anticipées, conclut M.Firat.