Les discussions sur l'immunité parlementaire se poursuivent au sein du parlement turc. Récemment, le dirigeant du Parti républicain du peuple (CHP), Kemal Kılıçdaroglu, a déclaré que son parti allait soutenir la proposition du Parti de la justice et du développement au pouvoir (AKP) de priver tous les députés de l'immunité parlementaire.
Selon le député du Parti républicain du peuple, Fikri Saglar, la majorité du parti envisage de voter contre la levée de l'immunité parlementaire. Le dirigeant du parti, Kemal Kılıcdaroglu, estime pour sa part que si son parti ne vote pas pour la levée de l'immunité parlementaire, il sera accusé de "soutien au terrorisme".
"Qu'est-ce qu'on va faire si on vote maintenant une décision anticonstitutionnelle de levée de l'immunité parlementaire et qu'ensuite le pays est confronté à une flambée du terrorisme et à la mort d'innocents? Comment pourra-t-on justifier cet acte?", demande le député du Parti républicain du peuple, Fikri Saglar, interrogé par Sputnik.
Le dirigeant rappelle que des hommes politiques ont déjà déclaré qu'il n'était pas grave qu'on viole une fois la constitution et qu'on y insère des amendements inconsidérées. Ce genre d'action n'a mené à rien de bon, souligne M.Saglar.
"Comment peut-on éviter les critiques après avoir soutenu une telle proposition? Un parti politique doit rester ferme sur les principes selon lesquels il agit", conclut-il.
Récemment, le président du conseil d'administration de l'institut de sondage Konda, Tarhan Erdem, a déclaré que la proposition de levée de l'immunité parlementaire était un signe que la Turquie s'éloignait dangereusement de la démocratie. "La Turquie est à un pas de la distanciation complète de la démocratie. Même aux moments les plus pénibles de l'histoire moderne, la situation n'a jamais été aussi tendue", déclare-t-il, commentant la récente initiative du président turc qui vise à priver de l'immunité parlementaire certains députés.
Le conflit kurde a repris cet été après plus de deux ans de cessez-le-feu. Un véhicule piégé a explosé dans le centre d'affaires Kızılay à Ankara, au parc Güven avoisinant un grand centre de transport de la ville, faisant au moins 35 morts et plus de 120 blessés. L'attentat s'est produit non loin d'un des bureaux du premier ministre du pays.