Nous nous sommes rendus le weekend dernier sur la Place de la République, à Paris, pour interviewer Quentin, l'un des responsables de Nuit debout:
"Il y a eu l'appel qui a été lancé pour le Global debout, aujourd'hui, c'est donc le weekend de préparation (…). Il y a un mouvement disons en tout cas européen et même mondial de protestation et de réflexion autour des valeurs qui sont communes au mouvement Nuit debout", a fait savoir l'interlocuteur de l'agence.
Pour lui, le mouvement Nuit debout pourrait "apporter l'étincelle" pour que le monde devienne "beaucoup plus juste et plus humaniste".
Alors, un objectif Global debout est-il atteignable? A l'inverse de Quentin, Alain De Benoist, philosophe et essayiste, nous répond par la négative:
"Je ne le crois pas un instant. Le mouvement Indignados a eu une ampleur certaine, une résonnance très forte et a donné naissance à un parti politique Podemos. Je ne vois rien de tel dans Nuit debout (…). Je crois qu'on est devant une assimilation très artificielle et que le mouvement Nuit debout qui veut s'étendre au moment même où il s'effiloche est plutôt voué à disparaître dans les semaines qui viennent".
"Le mouvement a démarré au mois de mars. On est deux mois après, ce n'est pas encore la révolution. Nous allons arriver vers l'été, les vacances – je pense que tout ça va rapidement disparaître", explique-t-il.
"Je suis convaincu que Nuit debout s'est condamné dès le départ dans la mesure où il s'est coupé de toute perspective d'extension sociale (…). Il n'y a aucun représentant du peuple, on ne voit pas de paysan révolté, on ne voit pas de manifestant syndical (…). Ils doivent se lever tôt pour travailler", conclut l'essayiste.