"Ni le directeur, ni son assistant n'étaient dans le camp. Seuls un représentant de la municipalité et le chef des gendarmes étaient là. Après avoir passé par ces deux points de contrôle, nous avons gagné l'entrée du camp, gardée par 15 à 20 militaires. Ils nous ont ordonné de quitter nos voitures et de les suivre à pied", a-t-elle déclaré.
Selon Mme Turkmen, malgré cette interdiction, elle a aperçu plusieurs voitures garées dans le camp.
Elle a également ajouté que la visite organisée par l'administration du camp ne reflétait pas la situation réelle.
"Ce qui s'est produit après notre passage par les points de contrôle ressemblait à un spectacle prévu de longue date. On dirait que c'était un voyage touristique dans le cadre duquel ils ont préparé un camp exemplaire. A mon avis, ils dissimulent des infractions et des crimes beaucoup plus graves. 10 à 15 gardes nous accompagnaient tentant de nous empêcher d'inspecter le site. La question est de savoir où étaient tous ces gardiens, lorsque les enfants ont été violés", a-t-elle dit.
"La politique des autorités turques actuelles a habitué la population du pays à la corruption, à la pauvreté, à la menace terroriste et à l'amoralité. Tous les pays ont des citoyens déviants qui commettent des crimes. La question est de savoir comment fonctionne le mécanisme gouvernemental de protection des gens. Si j'étais la ministre de la Famille et de la Politique sociale, je démissionnerais tout de suite. Pour occuper un tel poste dans le gouvernement, il faut être conscient de sa responsabilité".
30 garçons syriens âgés d’entre 10 et 14 ans ont fait, pendant quatre mois, l'objet d'agressions sexuelles dans le camp de réfugiés de Nizip, en Turquie. Ce camp a été qualifié d'exemplaire au cours de la récente visite, le 23 avril, de la chancelière allemande Angela Merkel et du premier ministre turc démissionnaire Ahmet Davutoglu.