Les terroristes de l'Etat islamique opèrent librement à Kilis et à Gaziantep, tout en traversant sans problème dans les deux sens la frontière entre la Turquie et la Syrie, et les autorités turques les laissent faire, s'est révolté le député turc d'opposition Eren Erdem lors d'une conférence de presse au parlement.
"A Kilis, à Gaziantep et sur l'ensemble du territoire turc, des processus extrêmement dangereux sont en cours que le gouvernement du pays préfère ignorer (…). Je vous présente des documents qui montrent dans quelles sales affaires notre gouvernement est impliqué", a déclaré M.Erdem.
Et de montrer aux journalistes un document "top secret" de 422 pages renfermant, entre autres, les enregistrements des conversations téléphoniques de l'un des organisateurs d'attentats en Turquie, Ilhami Balı, connu dans les rangs des terroristes sous le nom d'Abou Bakr.
"La Direction de sécurité l'avait mis sur écoute et était au courant de tous ces faits et gestes (…). Dans leurs dialogues téléphoniques, les terroristes citent le nombre exact de djihadistes qui traversent la frontière, alors que la Direction de sécurité préfère l'ignorer, en affirmant n'en rien savoir.
Selon le député, les terroristes se rendent librement à Raqqa, en Syrie, où ils s'entraînent et s'approvisionnent en armes pour revenir par la suite en Turquie où ils se livrent à des massacres de civils. Le contrôle à la frontière est nul.
"Je pose une question très simple: pourquoi ces terroristes ne sont-ils pas arrêtés? (…) Pourquoi les autorités qui arrêtent des civils pour distribution de tracts sur la place Taksim, ferment les yeux sur les agissements des terroristes et ne lancent pas une opération contre eux?", a poursuivi M.Erdem.
Selon Eren Erdem, la conclusion sur la complaisance des autorités turques pour Daech s'impose d'elle-même.
Bien que l'opposant ne cesse de recevoir des menaces à son endroit, il entend poursuivre le combat et révéler la vérité au grand jour.