L'accord entre l'UE et la Turquie sur les réfugiés constitue une violation des engagements européens concernant les demandeurs d'asile et crée un précédent dangereux, indique une lettre ouverte de l'organisation humanitaire Médecins sans frontières (MSF) adressée aux leaders des pays européen et aux organisations de l'UE.
Selon MSF, l'accord avec Ankara rejette de fait la responsabilité de ces personnes sur la Turquie, notamment en échange d'une aide financière se chiffrant à plusieurs milliards d'euros. Il s'agit d'un renoncement sans précédent aux engagements moraux et juridiques durant une époque de migrations forcées, souligne l'ONG.
En outre, cet accord "empêche les individus d'exercer leur droit d'asile" et viole le principe humanitaire selon lequel l'aide est accordée inconditionnellement à tous ceux qui en ont besoin, fait ressortir le texte.
Un tel marché envoie un signal dangereux au reste du monde: les pays peuvent acheter un moyen de ne pas octroyer l'asile. Si de nombreuses nations suivent un tel exemple, la notion même de réfugié disparaîtra, avertit l'ONG.
Médecins sans frontières appelle les leaders européens à se rappeler du besoin fondamental de l'homme qu'est le besoin d'être protégé de la violence et des persécutions quand il n'y a pas d'autre choix.