Le ministre du parti au pouvoir "Droit et Justice" (PiS) et coordinateur des services spéciaux Mariusz Kaminski a fait un exposé devant le Sejm (parlement polonais) à propos de l'activité de l'Agence polonaise de sécurité intérieure (ABW). Il a déclaré que sous l'ancien parti au pouvoir "Plate-forme civique", le service polonais de renseignement menait illégalement des enquêtes à l'encontre des journalistes.
Le même jour le gouvernement polonais a publié la liste des journalistes suivis par l'Agence de sécurité intérieure. Parmi eux, on trouve 38 journalistes dont les téléphones étaient sur écoute de l'ABW et six qui étaient suivis par le Bureau central de lutte contre la corruption.
Cependant, la liste omet 10 noms de journalistes auxquels l'ABW a consacré une attention particulière en raison de leurs contacts avec le journaliste de l'agence Sputnik Leonid Sviridov "soupçonné d'espionnage en Pologne".
"Nous pouvons seulement deviner pourquoi leurs noms n'étaient pas dévoilés. Ils sont bien sûr toujours suivis par l'ABW, et le coordinateur des services spéciaux Mariusz Kaminski ne peut pas les faire connaître", a déclaré la journaliste de l'agence Sputnik Zofia Babczynska-Jelonek.
Mariusz Kaminski a terminé son intervention devant le parlement en promettant que désormais, dans un État de droit démocratique assuré par la liberté d'expression, personne ne sera suivi sous prétexte qu'il exprime des opinions divergentes ou publie des articles embarrassants politiquement.
Mais, d'après Babczynska-Jelone, ces déclarations font naître de sérieux doutes.
Entre-temps, Igor Janke, l'un des journalistes suivis, a déclaré que les journalistes déposeraient une plainte devant le parquet polonais.
"La première étape serait de soumettre devant le parquet que l'ABW a commis un crime selon les informations officielles dévoilée par le coordinateur des services spéciaux Mariusz Kaminski devant le Sejm. Nous allons également nous adresser à l'ABW pour obtenir plus de détails à propos de cette surveillance".
Aujourd'hui, il est connu publiquement que l'Agence a mis des portables sur écoute téléphonique et recueillait des informations sur la situation familiale et la résidence des journalistes. En outre, certains ont même été suivis par des agents en personne.