Elle est née à Karatchi, a grandi en Arabie Saoudite, vécu au Canada puis aux Etats-Unis. Angry Hijabi, c'est ainsi qu'elle se nomme dans son blog, est chiite et porte hijab depuis l'âge de neuf ans.
Musulmane de religion, la femme présente sur sa page web sa vision des questions raciales, des relations entre les sexes et "d'autres aspects de la justice sociale" et raconte au monde l'injustice que subissent les femmes musulmanes.
#MuslimWomenAreBeautiful pic.twitter.com/J3ENGJwY5Z
— Angry Hijabi (@angryhijabi) 11 января 2016 г.
Angry Hijabi estime que l'égalité hommes-femmes ne contredit pas l'islam. En se positionnant en tant que féministe islamique, elle explique ce que ce terme étrange signifie.
Les féministes islamiques aspirent à tous ces droits dont possèdent les femmes des pays occidentaux: le droit à la formation et au travail, le droit de voter et d'être élue, celui de se marier et de divorcer à son gré, de conduire une voiture, de voyager, de visiter des lieux publics sans être accompagnée par un homme, et de vivre sans subir de violences de la part des maris.
De l'autre hémisphère, Angry Hijabi suit de près les problèmes qui pèsent sur les femmes dans les pays musulmans.
Evoquant son pays natal dans un de ses postes, Angry Hijabi cite d'accablantes statistiques: environ la moitié des femmes pakistanaises considèrent la violence conjugale comme admissible. Plus de 15% des sondées affirment qu'elles méritent un châtiment corporel si le plat qu'elles préparent est brûlé, et presque 30% trouvent la violence à leur égard acceptable si elles sont sorties sans permission du mari.
Selon la bloggeuse, la télévision locale inspire aux Pakistanaise l'idée que la violence domestique est une norme, en diffusant des images de femmes soumises à la volonté des hommes.
Un autre exemple cité par Angry Hijabi concerne l'Arabie saoudite. À Riyad, dans un Starbucks, on a refusé de servir une femme et on lui a proposé d'envoyer un homme pour lui acheter du café. La femme a partagé son histoire sur Twitter et a déclenché une vague d'indignation.
Les féministes musulmanes ont fondé plusieurs organisations, dont la plus grande et la plus connue est Muslim Reform, fondée en 2015 par un groupe d'activistes et de journalistes des Etats-Unis, du Canada et d'Europe. Ses membres ont signé une déclaration sur des réformes et exigent l'égalité hommes-femmes.