La Commission européenne n’a pour l’instant émis aucun commentaire sur la déclaration du député arménien Hrant Bagratian, par le passé premier ministre d'Arménie, qui prétend qu'Erevan est en possession d'une arme nucléaire.
"Vous connaissez notre position sur la prolifération de l'arme nucléaire. Vous connaissez notre approche qui est on ne peut plus explicite. Quoi qu'il en soit, je dois vérifier cette information", a déclaré devant les journalistes Maja Kocijancik, porte-parole de la chef de la diplomatie européenne Federica Mogherini.
Fin avril, l’agence Armenia Today a publié une déclaration de l’ex-premier ministre et député arménien Hrant Bagratian, selon lequel le pays possédait tant des armes nucléaires que les moyens d'en fabriquer. Par ailleurs, intervenant au parlement, le député a appelé à mettre au point de telles armes qui étaient, selon lui, l'unique moyen de garantir la sécurité de l'Arménie et du Haut-Karabakh contre des attaques de la part de l’Azerbaïdjan et de la Turquie.
Les propos de l'ancien premier ministre arménien ont provoqué un vent de panique à Bakou qui se proposerait, selon les médias, de porter l’affaire devant les Nations unies et l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) chargée de contrôler la prolifération nucléaire. Néanmoins, Erevan dément en bloc toutes ces "allégations".
Les relations entre Erevan et Bakou ont toujours été tendues, et le 2 avril dernier, l'Arménie et l'Azerbaïdjan ont constaté une aggravation de la situation dans le Haut-Karabakh, république autoproclamée de Transcaucasie majoritairement peuplée d'Arméniens (80%). Le ministère azerbaïdjanais de la Défense a fait état de tirs de la part des forces armées arméniennes, tandis qu'Erevan a accusé Bakou d'avoir mené des "actions offensives" sur le terrain.
Au moins 33 personnes sont mortes dans ce regain de tension, d'après le Bureau des Nations unies pour la coordination des affaires humanitaires (OCHA).
Selon les évaluations de l'Onu, environ 150.000 personnes résident dans la zone du conflit du Haut-Karabakh et risquent d'être forcées de quitter leurs foyers en cas d'aggravation de la situation et de reprise des hostilités dans la région.
Les autorités arméniennes et azerbaïdjanaises, si elles se rejettent mutuellement la responsabilité de la violation du cessez-le-feu, déclarent ne pas concevoir de solution autre que politique à ce conflit.