Le "terrorisme nucléaire" doit être pris au sérieux, selon l'AIEA

© Flickr / Nicolas RaymondNucléaire: le Pakistan pourrait rattraper Washington et Moscou
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Le monde doit davantage se prémunir contre le risque de "terrorisme nucléaire", estime le secrétaire général de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA), Yukiya Amano, évoquant la possibilité d’un attentat de ce type.

Comme le terrorisme se répand, la possibilité que des matériaux nucléaires soient employés ne peut pas être exclue, a indiqué le secrétaire général de l'AIEA dans un entretien accordé à l'AFP jeudi soir, au surlendemain des attaques à Bruxelles.

"Les Etats membres doivent manifester un intérêt accru à renforcer la sécurité nucléaire", a-t-il rappelé.

Les 31 mars et 1er avril, un sommet sur la menace terroriste doit réunir les dirigeants d'une cinquantaine de pays à Washington, à l'invitation du président Barack Obama.

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Outre le risque d'attaque directe sur une des quelque 1.000 installations nucléaires dans le monde, la principale menace provient du vol de matériaux radioactifs, a souligné M.Amano. Au total, il existe dans le monde suffisamment de plutonium et d'uranium enrichi pour fabriquer l'équivalent de 20.000 bombes d'Hiroshima, selon le Panel international sur les matériaux fissiles.

L'équivalent d'un pamplemousse de plutonium suffirait à un groupe terroriste pour confectionner une bombe atomique "rudimentaire", un scénario qui n'est aujourd'hui "pas impossible", a jugé M.Amano.

Une organisation comme Daech pourrait même aisément confectionner une "bombe sale", qui répandrait des substances radioactives au moyen d'un explosif classique, s'alarme l'AIEA.

"C'est désormais une technologie ancienne et de nos jours les terroristes ont les moyens, les connaissances et les informations pour réaliser une telle bombe", a-t-il estimé.

Or, pareille bombe ne nécessiterait ni uranium ni plutonium enrichi et pourrait être confectionnée avec des matériaux nucléaires largement répandus dans les hôpitaux ou les universités, des locaux généralement beaucoup moins bien gardés qu'une installation classique.

"Le plus gros problème provient des pays qui ne reconnaissent pas le danger que représente le terrorisme nucléaire", a également indiqué le chef de l'AIEA.

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A preuve, un amendement à la Convention sur la protection physique des matières et des installations nucléaires, qui seul obligerait légalement les Etats à protéger ces matières, n'a toujours pas pu entrer en vigueur 11 ans après sa signature, faute d'un nombre suffisant de ratifications.

Néanmoins, l'AIEA a annoncé jeudi la ratification du texte par le Pakistan, ce qui réduit à huit le nombre de pays devant encore franchir le pas, le principal étant l'Afrique du Sud.

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