Frédéric Desnard, qui a fait, selon lui, un bore-out à cause de ses conditions de travail et qui poursuit actuellement son ex-employeur aux prud’hommes de Paris a expliqué à Sputnik les raisons de sa démarche.
D'après l'interlocuteur de l'agence, en mars 2014, il a fait une crise d’épilepsie alors qu’il était au volant, provoquant un accident. Il s’est retrouvé en arrêt maladie sept mois durant et a été finalement licencié pour absence prolongée. Il souhaite désormais prouver que cette crise d’épilepsie et cette condition de bore-out sont liées à son travail.
"Le bore-out, on n’en a malheureusement pas encore d’explication précise. Certains disent que c’est le contraire du burn-out, d’autres prétendent que c’est une sous-référence du burn-out. Ça, c’est le tribunal qui en décidera", a dit M.Desnard.
Il veut notamment que le tribunal reconnaisse une situation de harcèlement moral qui l’a conduit au "bore-out", un état dépressif lié à un ennui profond au travail.
Ce cas de bore-out sera examiné pour la première fois par le conseil de prud'hommes de Paris.
"Le bore-out, c’est le pire de ce qui peut arriver à une époque où tout le monde rêverait d’être payé à ne rien faire. Et malheureusement ce syndrome peut vous conduire au pire", a relevé l'ex-salarié d'Interparfums, déplorant le fait que le bore-out et le burn-out ne soient reconnus par la Sécurité sociale.
Dans un tel cas, la honte accompagne souvent l’impression d’inutilité et ceci, à tel point que les victimes de bore-out tentent souvent de dissimuler leur inactivité, de jouer la comédie.
"Beaucoup de gens se retrouvent en moi, et c’est assez troublant tous ces gens qui ne peuvent prendre la parole parce qu’ils sont payés, parce qu’ils ont peur du chômage, donc je me bats pour eux", a affirmé M.Desnard.
"C’est le premier procès qui porte le bore-out en tant que tel devant le conseil de prud’hommes de Paris et c’est le premier procès en France concernant ce thème-là", a relevé l'homme de droit.
Selon lui, la démarche de Monsieur Desnard s’inscrit sur un plan individuel pour obtenir une reconnaissance et une indemnisation, mais elle s’inscrit aussi dans une démarche collective, qui s’adresse à tous les salariés qui pourraient être considérés comme étant dans la même situation que lui.
"On espère que le conseil de prud’hommes fera droit à toutes nos demandes", a-t-il dit.
Et de préciser que le tribunal devrait reconnaître que l’employeur n'avait pas fourni de travail, alors qu’il avait, selon le contrat, l’obligation de le faire.
"Donc c’est un vrai sujet de santé publique, et je pense que tôt ou tard il faudra que le bore-out soit mis au tableau des maladies professionnelles", a conclu l'avocat.