L'ancien salarié de l'entreprise de luxe française Interparfums, Frédéric Desnard, a attaqué en justice son ex-employeur pour l'avoir amené à un épuisement professionnel par "placardisation" et a réclamé 360.000 euros de compensation.
"J'ai fini par ne plus avoir beaucoup de travail. Pire, il m'arrivait même parfois de n'avoir strictement rien à faire. J'avais honte d'être payé à ne rien faire et très régulièrement je pensais au suicide", a raconté le plaignant, dont les propos sont repris par les médias français.
Et d'expliquer que cette placardisation avait débuté lorsque son entreprise avait perdu l'équivalent de 50% de son chiffre d'affaires, en oubliant de réorganiser son travail.
Frédéric Desnard décrit sa "mise au placard" comme une "descente aux enfers insidieuse, un cauchemar", à l'origine, selon lui, de ses "graves problèmes de santé: épilepsie, ulcère, troubles du sommeil et grave dépression".
"Je suis épileptique et j'ai eu un accident de voiture dû à cette épilepsie, puis une grave dépression. Le plus terrible, c'est la négation de cette souffrance", avoue-t-il.
Quoi qu'il en soit, il n'osait se plaindre à personne, d'autres se trouvant dans une situation encore pire, vu le taux de chômage en France.
Toujours sous traitement après une grave dépression nerveuse, Frédéric Desnard déplore que ni le bore-out, ni le burn-out, ne soient reconnus par la Sécurité sociale.
Frédéric Desnard a travaillé pendant huit ans chez Interparfums avant d'être licencié fin septembre 2014 après un arrêt maladie de sept mois. Il demande la reconnaissance du harcèlement moral l'ayant conduit au bore-out, puis à la dépression et à son licenciement.
Pour son avocat, Montasser Charni, "Frédéric Desnard a clairement été victime d'une mise à l'écart intentionnelle de la part de son ex-employeur qui a atteint son objectif: le licencier sans avoir à lui payer d'indemnités et notamment d'indemnité compensatrice de préavis".
Néanmoins, l'employeur nie tout en bloc, affirmant que les accusations le visant sont parfaitement gratuites.